Les Rites Funeraires djurdjurakabylie

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Les Rites Funeraires

Religion > Hadithe

 

Conventions

Tableau  de translittération

Qق  =

Z =ز

A =أ

Kك  =

Sس =

Bب  =

Lل =

Shش =

Tت  =

Mم =

Sص =

Thث =

Nن =

Dhض =

Jج =

Hه =

ط = Ţ

Ңح =

Wو =

Zhظ =

Khخ =

Yي =

Cع =

Dد =

'ء =

Ghغ =

Dh = ذ

 

Fف =

Rر

Voyelles longues

â

أ و ئ  آ

û

ؤ

î

ئ

 

Symboles :

e:  Prière et salut d'Allah sur lui 

U:  Que la Majesté d'Allah soit proclamée.     

I:  Qu'Allah soit glorifié et élevé.

y:  qu'Allah l'agrée (féminin)

y :  qu'Allah l'agrée (masculin)

 

[NdT] : note du traducteur.

 

Hasan* si un terme est marqué d'un astérisque, on trouvera sa définition dans le lexique en fin d'ouvrage.

Remarques :

Pour la traduction du sens des versets, nous nous sommes basés, en règle générale, sur la traduction du Complexe du Roi Fand, Médine. Lorsque nous l'avons jugé nécessaire, nous avons proposé des rectifications.

 

 


بـــســـم الله الـــرحـــمـــن الـــرحـــيـــم

 

Au nom d'Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Introduction de la nouvelle édition

 

La louange est à Allah, nous Le louons, implorons Son aide et Son pardon. C'est auprès d'Allah que nous cherchons protection contre les maux de nos âmes et les méfaits de nos actions. Celui qu'Allah guide, nul ne peut l'égarer et celui qu'Allah égare, nul ne peut le guider.

J'atteste qu'il n'y a d'autre divinité [digne d'être adorée] si ce n'est Allah, Unique, sans associé et que Muhammad est Son serviteur et messager.

Voici la nouvelle édition de mon livre bénéfique - si Allah le veut - qui voit le jour sous une nouvelle présentation, jolie à voir et très profitable aux chercheurs et aux étudiants.

Dans cette édition, des modifications et des ajouts ont été apportés. Il est nécessaire de les clarifier et les lecteurs doivent en être informés. Ils se résument aux points suivants :

 

1. L'ajout de certains éléments de Figh et de tradition prophétique très utiles.

2. Le transfert de plusieurs notes de bas de pages vers le texte même du livre, afin que les idées du secteur s'enchaînent logiquement.

3. Le soin pris pour la correction et le l'agencement du livre, tant au niveau de la typographie que de la vocalisation des lettres.

4. La correction de quelques légères fautes dont je me suis rendu compte plus tard ou que l'on m'a signalées.

5. L'élaboration de sommaires scientifiques qui facilitent la tâche du lecteur et lui permettent - de manière aisée - de tirer profit des différents sujets et thèmes du livre.

 

On trouvera aussi d'autres enseignements bénéfiques, et pleins d'intérêt pour l'esprit et la raison.

Ce qui doit être dit sans tarder est le fait que l'édition, sous cette nouvelle apparence et avec ces ajouts, vient abroger toutes les éditions antérieures. Elle est le droit exclusif de la librairie Al­Macarif à Riyadli et personne ne peut le lui contester ce droit.

Qu'Allah raffermisse nos pas vers et dans la vérité.

Qu'Allah couvre de louanges, protège et répande Ses béné­dictions sur notre prophète Muhammad, sur sa famille et ses Compagnons.

 

« Gloire à Toi, Seigneur que Tes louanges soient célébrées. J'atteste qu'il n'y a de divinité que Toi, j'implore Ton pardon et je me repens à Toi. »

Le 2/4/1412 de l'Hégire Muhammad Nâsruddîn Al-Aibânî

 

1 L'équipe de traduction, quant à elle, a jugé opportun 1) de déplacer tous les référencements des hadiths cités et les discussions y ayant trait, vers les notes de bas de page, afin de rendre la lecture plus fluide. 2) d'ajouter, en fin d'ouvrage, un lexique des termes de la science du Hadith, pour le plus grand profit du lecteur.

 

بـــســـم الله الـــرحـــمـــن الـــرحـــيـــم

 

Au nom d'Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

La louange est à Allah, nous Le louons, implorons Son aide et Son pardon. C'est auprès d'Allah que nous cherchons protection contre les maux de nos âmes et les méfaits de nos actions. Celui qu'Allah guide, nul ne peut l'égarer et celui qu'Allah égare, nul ne peut le guider.

J'atteste qu'il n'y a de divinité [digne d'être adorée] si ce n'est Allah, Unique, sans associé et que Muhammad est Son serviteur et messager.

يَاأَيُّهَا الَّذِينَ ءَامَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ حَقَّ تُقَاتِهِ وَلا تَمُوتُنَّ إِلا وَأَنْتُمْ مُسْلِمُونَ]102[

 

« Ô fvous les] croyants ! Craignez Allah connue Il doit être craint. Et ne mourez qu'en pleine soumission. » [102]

 

يَاأَيُّهَا النَّاسُ اتَّقُوا رَبَّكُمُ الَّذِي خَلَقَكُمْ مِنْ نَفْسٍ وَاحِدَةٍ وَخَلَقَ مِنْهَا زَوْجَهَا وَبَثَّ مِنْهُمَا رِجَالًا كَثِيرًا وَنِسَاءً وَاتَّقُوا اللَّهَ الَّذِي تَسَاءَلُونَ بِهِ وَالْأَرْحَامَ إِنَّ اللَّهَ كَانَ عَلَيْكُمْ رَقِيبًا]1[


« Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui a répandu (sur terre) beaucoup d'hommes et de femmes (de leur descendance). Craignez Allait au nom Duquel vous vous implorez les uns les autres, et [craignez de rompre] les liens du sang. Certes, Allah vous observe parfaitement. »[1]

Al-Imrân v 102

An Nissâ v 1

 

يَاأَيُّهَا الَّذِينَ ءَامَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ وَقُولُوا قَوْلا سَدِيدًا ]70[ يُصْلِحْ لَكُمْ أَعْمَالَكُمْ وَيَغْفِرْ لَكُمْ ذُنُوبَكُمْ وَمَنْ يُطِعِ اللَّهَ وَرَسُولَهُ فَقَدْ فَازَ فَوْزًا عَظِيمًا]71 [

« Ô [vous les] croyants ! Craignez Allah et parlez avec droiture  [ 70]Afin qu'Il améliore vos actions et vous pardonne vos péchés. Quiconque obéit à Allah et à Son messager obtient certes une grande réussite. »[71]

 

Certes, la plus véridique des paroles est le Livre d'Allah, et la meilleure voie est celle de Muhammad. Et les pires choses [dans la religion] sont celles inventées, toute chose inventée est une innovation, toute innovation est un égarement et tout égarement mène en enfer.

Allah I dit :

تَبَارَكَ الَّذِي بِيَدِهِ الْمُلْكُ وَهُوَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ [ 1] الَّذِي خَلَقَ الْمَوْتَ وَالْحَيَاةَ لِيَبْلُوَكُمْ أَيُّكُمْ أَحْسَنُ عَمَلًا وَهُوَ الْعَزِيزُ الْغَفُورُ [2]

 

« Béni soit Celui dans la main Duquel est la royauté, et Il est Capable de toute chose.[ 1]Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver (et de savoir) qui de vous est le meilleur en oeuvre, et c'est Lui le Puissant, le Pardonneur. [2]

Il dit aussi :

كُلُّ نَفْسٍ ذَائِقَةُ الْمَوْتِ وَنَبْلُوكُمْ بِالشَّرِّ وَالْخَيْرِ فِتْنَةً وَإِلَيْنَا تُرْجَعُونَ[35]

« Toute âme doit goûter la mort. Nous vous éprouvons par le mal et par le bien (à titre) de tentation. Et c'est à Nous que vous serez ramenés. [35]

1. An-Nissâ, v.1.

2. Al-Ahzâb, v. 70-71.

3. Al-Mulk, v. 1 et 2.

4. Al-Anbiyâ', v. 35.

Le Messager d'Allah ra dit : « Qu'ai-je à faire de ce bas monde ? Je suis sur terre comme un voyageur qui se serait abrité à l'ombre d'un arbre, puis attrait continué sa route et l'aurait délaissé.»1

Ceci dit : « L'exemple du Prophète rconcernant le dérou­lement des funérailles est le meilleur des exemples ; il diverge de celui de toutes les autres communautés. Il comprend la bien­faisance envers le mort, l'attitude à son égard qui lui sera béné­fique dans la tombe et le jour de la Résurrection, la bonté envers sa famille et ses proches, tout en veillant à ce que le vivant réalise l'adoration et la piété [envers Allah] dans tout ce qu'il va entreprendre pour le mort.

L'exemple du Prophète r, par ailleurs, dans les funérailles, comprenait l'établissement parfait de l'adoration du Seigneur, la bienfaisance envers le mort en le préparant à [rencontrer] Allah de la meilleure façon. Sa voie consistait aussi à implorer le pardon d'Allah pour le défunt, debout avec les Compagnons, en rangs, en louant Allah, Lui demandant le pardon de ses péchés, la misé­ricorde et l'absolution de ses fautes. Le Prophète r suivait ensuite le convoi funèbre jusqu'à l'inhumation du corps. Il demeurait ensuite debout avec ses Compagnons, près de la tombe, en demandant à Allah de raffermir le défunt, chose dont il a le plus besoin [à ce moment important].

Ensuite, il prenait soin de lui rendre visite régulièrement à sa tombe, de venir le saluer et d'invoquer Allah en sa faveur, de la même façon qu'un vivant visiterait son ami dans la vie d'ici-bas. Tout ceci était précédé par des visites régulières durant sa maladie, qui étaient autant d'occasions de lui rappeler la mort, de lui enjoindre d'écrire son testament et de l'inviter au repentir.

De plus, il recommandait à toutes les personnes présentes d'inciter continuellement le mourant à prononcer l'attestation [de Foi] « Il n'y a d'autre divinité [digne d'être adorée] si ce n'est

 

1. Hadith authentique dont j'ai cité les sources dans Takhrîj Fiqh is-Sîrah d'Al­Ghazali (p. 478, quatrième édition) et dans Al-Ahâdîth As-Sahîhah (no. 438). C'est pour cette raison que je l'ai cité dans mon livre Sahîh is-Saghîr wa Ziyâdatuh (no. 5669).

Allah », pour qu'elle soit ses dernières paroles. Il interdisait aussi les pratiques des communautés qui nient la résurrection, se lamentent en se frappant le visage, déchirant leurs vêtements, se rasant la tête, gémissant et geignant à haute voix, et d'autres comportements similaires. Le Prophète r a recommandé l'humilité en présence du mort et a autorisé les pleurs discrets et la tristesse du coeur, deux sentiments qu'il éprouvait lui-même et disait : « verse des larmes, le coeur s'attriste mais nous ne disons que ce qui satisfait le Seigneur. 1» Il a recommandé à sa communauté de louer Allah, de prononcer la formule d'Istirjâc2 et d'être satisfait de ce qu'Allah a décrété. Ceci ne contredit nullement le fait de verser des larmes ou d'avoir le coeur triste. C'est la raison pour laquelle - bien qu'étant la créature la plus satisfaite du destin d'Allah et la plus fervente dans Sa louange - le Prophète r a pleuré le jour où son fils Ibrâhîm est décédé. Il a pleuré par mansuétude, miséricorde, et compassion envers l'enfant, tandis que son coeur était totalement satisfait de ce qu'Allah I avait décrété, plein de reconnaissance envers Lui, et que sa langue était occupée à L'invoquer et Le louer. »3

 

1. Voir Al-Allâclith As-Sahîitali (1732). Ce hadith sera cité plus loin dans l'ouvrage.

2. C'est le fait de dire : « Innâ Lilâhi wa Innâ Ilalahi Rajighin » : « Nous appartenons à Allah et c'est vers Lui que nous retournons. » [NdT

3. Selon les propos d'Ibn Al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, dans la première partie du chapitre des funérailles de son ouvrage intitulé Zâd A1-114acâcl (1/197) ; ce passage se termine ainsi : « Cette situation et le fait de concilier ces deux sentiments ont paru difficiles à mettre en oeuvre à certains cÂrifin (lift. Ceux qui ont la connaissance, selon les soufis !), et le jour du décès de son fils, l'un d'eux se mit à rire ! On lui dit alors : « Qu'as-tu à rire en pareille circonstance ? » Il répondit : « Allah a décrété cet événement et j'ai voulu manifester par cet acte ma satisfaction pour Son décret. » Cela a posé problème à certains savants qui ont dit : « Comment se peut-il que le Messager d'Allah pleure le jour de la mort de son fils Ibrâhîm - bien qu'il soit la créature la plus pleinement satisfaite du décret d'Allah - alors que la satisfaction de ce connaisseur est telle qu'elle le pousse à rire !? » J'ai alors entendu Cheikh Al- Islam Ibn Taymiyyah dire : « La voie du Prophète (el) était plus parfaite que la voie adoptée par ce « connaisseur ». En effet, il a donné à l'adoration d'Allah son droit, de telle sorte que la satisfaction du décret d'Allah, la miséricorde et la compassion pour l'enfant trouvèrent place dans son coeur. Il a alors loué Allah et a été satisfait de Lui dans tout ce qu'Il a décrété et a pleuré par clémence,douceur et miséricorde. Ainsi, sa clémence l'a conduit à pleurer, et sa soumission à Allah, sa vénération et son amour pour Lui ont engendré satisfaction et louange. Quant à ce connaisseur, son coeur n'était pas assez large pour que ces deux sentiments y cohabitent et trouvent place chez lui; il n'a donc pas pu mettre en pratique les deux en même temps. Il a été donc tout entier accaparé par l'adoration d'agrément et s'est détourné de l'adoration de miséricorde et de clémence. »

Or de nos jours, beaucoup de gens se sont éloignés de sa voie I en terme d'actes d'adoration, dont font partie les funérailles. Ceci provient du fait qu'ils se sont détournés de l'apprentissage de la science - notamment la science du Hadith et de la tradition prophétique, qu'ils s'adonnent aux sciences profanes et qu'ils n'oeuvrent que pour amasser plus d'argent.

Une personne qui m'est chère m'a demandé - à l'occasion du décès de l'une de ses proches, le vendredi 11 Rabîc Al-Âkhir de l'année 1373 H - de rédiger un livret succinct ayant trait aux rites funéraires en islam, pour qu'elle se charge - elle ou toute autre personne - de l'imprimer et de le distribuer à tous ceux qui se réuniraient pour les condoléances, les jours qui y sont habi­tuellement consacrés. Elle profiterait alors de leur réunion pour leur faire connaître la tradition de leur Prophète e, afin qu'ils suivent son chemin, se conforment à sa voie et soient éclairés par sa lumière.

Bien qu'ayant commencé à rédiger d'autres ouvrages, je lui ai promis de répondre à sa requête, puisque ceci entrait dans le cadre de l'entraide pour revivifier la tradition prophétique et mettre un terme aux innovations. Je me suis donc empressé de réaliser sa volonté et de satisfaire à sa demande.

Malheureusement, dès que je me suis attelé à la tâche, j'ai réalisé que cela prendrait plus de temps que prévu et que le sujet serait trop vaste pour être contenu dans un livret à distribuer aux gens en pareilles circonstances. En effet, les règles et rites funéraires sont très nombreux et les savants ont divergé au sujet d'une grande partie d'entre eux : certains interdisent telle chose, d'autres l'autorisent ; certains imposent telle chose, d'autres ne la

permettent pas ; certains jugent telle chose comme faisant partie de la tradition prophétique, d'autres la considèrent comme une innovation, et ainsi de suite. Il en est d'ailleurs de même dans plusieurs autres questions religieuses, dans la majorité des sujets de la législation conformément à la parole d'Allah U:

 

 

وَلَوْ شَاءَ رَبُّكَ لَجَعَلَ النَّاسَ أُمَّةً وَاحِدَةً وَلا يَزَالُونَ مُخْتَلِفِينَ]118[ إِلا مَنْ رَحِمَ رَبُّكَ وَلِذَلِكَ خَلَقَهُمْ وَتَمَّتْ كَلِمَةُ رَبِّكَ لأَمْلَأَنَّ جَهَنَّمَ مِنَ الْجِنَّةِ وَالنَّاسِ أَجْمَعِينَ]119[

Or, ils ne cessent d'être en désaccord (entre eux) Sauf [118] ceux à qui ton Seigneur a accordé miséricorde [119]. »1

Pour cette raison, il s'agissait en premier lieu de réunir de manière indépendante les différents thèmes liés aux funérailles, de les étudier minutieusement, d'examiner les preuves des questions sujettes à divergence, puis d'émettre un avis critique à la lumière des fondements du Hadith et du Figh.

Par la suite, il convenait de trancher pour l'avis le plus correct sans prendre parti pour une quelconque école, ni être influencé par une habitude qui se serait répandue au point de faire partie de la religion et à laquelle il faudrait se conformer !

De plus, pour les gens de science qui ont une expérience dans la rédaction d'ouvrages, il est évident que la réalisation d'un projet tel que celui-là implique une grande ténacité, un effort considé­rable, une patience à toute épreuve et beaucoup de temps.

Donc, une fois cette recherche effectuée, il serait possible d'écrire l'épître demandé de telle sorte que l'âme en soit satisfaite, que le coeur s'en réjouisse et que les gens puissent en tirer un grand profit.

J'ai évoqué toutes ces remarques au frère cité ci-dessus en m'excusant [de ne pouvoir satisfaire à sa requête dans les délais prévus]. Il a alors accepté mes excuses, qu'Allah le récompense. Toutefois, il revint me demander d'entamer ce travail, m'encou­ragea à le faire en insistant, dans l'espoir d'en récolter beaucoup de bien.

Suite à cela, j'ai effectué la prière de consultation [d'Allah U], et me suis consacré à l'étude et la révision pendant près de trois mois - durant lesquels je travaillais nuit et jour, sauf le temps que j'octroyais à ma profession et au sommeil nécessaire au repos de mon corps - jusqu'à achever ce livre qui est entre les mains de notre cher lecteur.

La rédaction de cet ouvrage aurait nécessité plus de temps qu'il n'en fallait réellement si une grande partie de ces thèmes et hadiths n'avait déjà été vérifiée dans certains de mes écrits. C'est d'ailleurs, pour cette raison qu'à certains emplacements de cet ouvrage, je renvoie à mes autres œuvres.

D'autre part, j'ai essayé d'approfondir toutes les questions en rapport avec le sujet qui sont étayées par une preuve du Coran et de la tradition prophétique. Je me suis aussi éloigné de tout ce qui était purement basé sur l'opinion. En effet, le sujet traite d'une adoration pure qui ne laisse aucune place à l'analogie, sauf dans le cadre d'une analogie évidente nécessaire.

J'ai inclus en début d'ouvrage quelques sections et thèmes qu'on ne cite généralement pas dans le chapitre des funérailles de la plupart des livres de Figh, tels que le testament, les signes d'une fin heureuse, et autres. Certaines autres sections ne sont d'ailleurs jamais citées dans les livres de Figh, comme les sections (5, 8 et 9), le point (30), les paragraphes (e et h) du point (74), les points (98, 99, 105, 107, 113 et 125), le paragraphe (7) du point (128) malgré son importance, et le fait qu'il concerne un grand nombre de personnes, et malgré la multitude de hadiths à ce sujet... sans omettre le paragraphe (10) de ce même point.

Pour l'agencement des chapitres, je me suis inspiré de la [manière dont les funérailles se déroulent dans la] réalité. J'ai donc inauguré l'ouvrage par le chapitre :

1- Ce que le malade doit faire : comme être satisfait du destin qu'Allah lui a prescrit, patienter face à Son décret, ne pas espérer la mort, s'acquitter des droits d'autrui, rédiger son testament en présence de témoins... suivi des chapitres suivants :

2. Ce que l'on doit faire prononcer au mourant et ce que les personnes présentes doivent faire avec le mort, à savoir lui dicter et l'inciter à prononcer l'attestation de foi.

3. Ce que les personnes présentes doivent faire après la mort du malade : comme lui fermer les paupières, invoquer Allah en sa faveur, le couvrir, s'empresser de le préparer et prendre l'initiative de rembourser ses dettes.

4. Ce qui est licite aux personnes présentes - et autres - de faire envers le défunt : tel que lui découvrir le visage, l'embrasser et le pleurer.

5. Ce que les proches du défunt doivent faire : tel que patienter, être satisfait du destin, prononcer la formule : « Nous appartenons à Allah et c'est vers Lui que nous retournerons » et pour la femme du défunt, respecter la période de deuil.

6. Ce qui leur est interdit de faire : comme se lamenter à haute voix, se frapper le visage, se déchirer les vêtements et autres comportements, comme annoncer le décès du haut des minarets.

7. La manière autorisée d'annoncer la mort du défunt

8. Les signes d'une fin heureuse

9. L'éloge que font les gens du défunt

10. Le lavage du mort...

 

1 Hud, v. 118-119.


... Jusqu'à l'inhumation et la visite des tombes.

J'ai conclu cet ouvrage par un chapitre consacré aux innovations spécifiques aux funérailles. J'y ai regroupé tout ce que j'ai pu recueillir comme innovations signalées dans les livres des gens de science, anciens ou contemporains. J'ai cité pour chaque innovation la référence de l'ouvrage. Quant aux innovations qui n'ont pas été référencées, la méthodologie scientifique définissant les fondements des innovations indique qu'il s'agit bel et bien d'innovations. Toutefois, je n'ai trouvé aucun savant qui les avait été mentionnées, sachant que beaucoup d'entre elles sont contemporaines.

Je demande à Allah Ide rendre ce livre bénéfique aux lecteurs, qu'Il m'en accorde la récompense, ainsi qu'à celui qui a été la cause de la rédaction de cet ouvrage, de même que celui qui l'a imprimé. Il est Celui Qui entend parfaitement, et Celui Qui répond aux invocations.

Damas, le 24 Mûharram de l'année 1388 H

Muhammad Nasruddîn. Al-Albâni Qu'Allah lui fasse miséricorde

 

Premier chapitre
Ce que la personne malade doit faire

1. Le malade doit être satisfait de ce qu'Allah lui a destiné ; il doit faire preuve de patience à l'égard de Son décret immuable et penser du bien de Son Seigneur1. Tout cela constitue un bien pour lui. Le Messager d'Allah Ia dit : « Le cas du croyant est admirable. Tout est chez lui un bien, et ceci n'est accordé qu'au croyant et à personne d'autre. Si un bonheur le touche, il se montre reconnaissant et c'est un bien pour lui. Si, par contre, un mal le touche, il endure et c'est aussi un bien pour lui ». Le Messager d'Allah  I a aussi dit : « Qu'aucun d'entre vous ne meurt sans penser du bien d'Allah le Très Haut. »2

2. Le malade doit être partagé entre la crainte et l'espoir. Il doit craindre le châtiment d'Allah pour ses péchés et espérer la miséricorde de son Seigneur selon le hadith d'Anas : « Le Prophète () s'introduisit auprès d'un jeune homme qui agonisait. Il lui demanda : « Comment te sens-tu ? » Le jeune homme répondit : « Par Allah, ô Messager d'Allah ! J'espère beaucoup d'Allah et je crains mes péchés ». Le Messager d'Allah I dit : « Ces deux sentiments ne sont

 

1 Cette expression englobe plusieurs sentiments avoir espoir que ce qu'Allah t'a destiné - en l'occurrence, la mort ou la maladie - est un bien pour toi, espérer Sa récompense, croire que tout ce qui nous arrive procède de Sa sagesse et de Sa science. Voir explication des versets 154 de la sourate Al Imrân et 6 de la sourate Al-Fait, ainsi que le « Résumé du Commentaire du Livre de l'Unicité », chapitre 58, p. 298-302, Editions Anas, Riyadh, 2004. [NdT}

2 Ces deux hadiths ont été rapportés par Muslim, Al-Bayhaqî et Ahmad.

 

pas réunis dans le coeur d'un serviteur en pareille circonstance sans qu'Allah ne lui octroie ce qu'il espère et ne le protège de ce qu'il craint. »1

3. Quelle que soit la souffrance engendrée par la maladie, il ne lui est pas permis de souhaiter la mort, selon le hadith d'Umm Al-Fadhl t : « Le Messager d'Allah r rentra chez nous alors que cAbbds, l'oncle paternel du Messager d'Allah (e) était malade. cAbbds se mit à souhaiter la mort et le Messager d'Allah r lui dit : « Ô mon oncle ! Ne souhaite pas la mort car si tu es quelqu'un de bienfaisant, il est préférable que l'heure de ta mort soit retardée afin que tu augmentes tes bonnes oeuvres ; et si tu es un homme qui a commis du mal, il est préférable pour toi que soit retardé l'heure de ta mort pour que tu puisses te faire pardonner tes méfaits. Ne désire donc pas la mort. »2

4. Si le malade doit s'acquitter de droits envers les autres, qu'il le fasse, si c'est possible ; sinon, qu'il charge quelqu'un de le faire. Le Prophète r a dit à ce sujet : « Quiconque a commis une injustice touchant à l'honneur3  ou aux biens de son frère [musulman], qu'il la répare avant que ne vienne le jour de la Résurrection où ne seront acceptés ni dinar ni dirham. S'il a quelque bonne action, on les lui prendra pour les donner à la personne [lésée] et s'il n'a aucune bonne

 

1 Hadith dont la chaîne de rapporteurs est jugée Hasan". Il a été rapporté par At­Tirmidhî, Ibn Mâjah et 'Abdullah ibn Ahmad dans le livre intitulé Zawii'id Az­Zuhd (p. 24 à 25). Rapporté également par Ibn Abî-d-Dunyâ comme cela est cité dans At-Targhîb (4/141). Voir aussi Al-Mishkât (1612).

2 Hadith rapporté par Al-unad (6/339), Abia Yaclâ (7076) Al-Hakim (1/339) qui a dit que le hadith était authentique selon les critères d'Al-Bukhârî et Muslim ; il a été approuvé par Adh-Dhahabî, alors que le hadith n'est authentique que selon les critères d'Al-Bukhârî.

Muslim, Al-Bukhârî, Al-Bayhaqî (3/377) et d'autres ont rapporté un hadith similaire qui est le hadith d'Anas, dont le texte est : « Si l'individu ne peut faire autrement, qu'il dise : « Ô mon Dieu 1 Garde-moi en vie tant que cela est mieux pour moi et fais-moi mourir si cela vaut mieux pour moi ». Je l'ai référencé dans Al-Ir-ta (683).

3 L'honneur ('Irdh) : « Ce qui, chez une personne, fait l'objet des éloges ou de la critique des autres, que ceci la concerne personnellement ou concerne ses ancêtres et ses proches. » An-Nihâyat.

 

action, on prélèvera des mauvaises actions de la personne lésée pour les lui imputer. »1

Le Prophète r a dit aussi : « Savez-vous qui est celui qui a fait faillite » Les Compagnons répondirent : « Celui d'entre nous qui a fait faillite est celui qui n'a ni argent, ni biens. » Le Prophète rrétorqua : « Celui de ma communauté qui a fait faillite est celui se présentera le jour de la Résurrection avec prière, jeûne et Zakât, alors qu'il aura insulté untel, calomnié untel, pris injustement les biens d'untel, versé le sang d'untel et frappé untel. On donnera alors à l'un et à l'autre de ses bonnes actions. Et si elles s'épuisent avant d'avoir terminé de régler ce qui lui incombe, on prélèvera de leurs péchés pour les lui imputer et le jeter ensuite dans le Feu. »2

Le Prophète ra dit également : « Quiconque meurt endetté, ce ne sont ni les dinars ni les dirhams [qui serviront de réparation], mais les bonnes et les mauvaises actions. »3

Jabir ibn cAbdillah t a dit : « Lorsque la bataille d'Uhud eut lieu, mon père nie convoqua en pleine nuit et dit : « Je nie vois parmi les premiers Compagnons du Prophète r qui seront tués, et je ne laisse derrière moi rien de plus cher que toi excepté la personne du Messager d'Allah r. Or, j'ai une dette ; règle-la et comporte-toi convenablement envers tes frères. » Le lendemain, il fut parmi les premiers tués. »4

5. C'est une obligation de s'empresser de rédiger un pareil testament, selon cette parole du Prophète r : « Le musulman qui

 

1 Hadith rapporté par Al-Bukhârî, Al-Bayhaqî (3/369) et par d'autres.

2 Rapporté par Muslim (8/18).

3 Cette version du hadith a été rapportée par Al-Hakim (2/27). Ibn Mâjah et Ahmad (2/70-82) l'ont aussi rapporté de deux façons différentes, d'après Ibn cUmar. La première est authentique comme l'a dit Al-Hakim, Adh-Dhahabî l'a approuvé ; la deuxième est Hasan" comme l'a dit Al-Mundhirî (3/34). 11 a aussi été rapporté par At-Tabarâni: dans Al-Mucjam ul-Kabîr en ces termes : « La dette est de deux sortes : si quelqu'un meurt alors qu'il avait l'intention de régler ses dettes, je serai son garant ; et si quelqu'un meurt sans avoir eu l'intention de les régler, c'est à celui-là que l'on prélèvera de ses bonnes actions, le jour du Jugement Dernier, où il n'y aura ni dinar, ni dirham. » Ce dernier hadith est authentique parce qu'il est confirmé par le hadith précédent et celui de cÂ'ishall qui sera mentionné à la fin du point (18).

4 Rapporté par Al-Bukhârî (1351).

 

veut recommander quelque chose [avant sa mort] n'a pas le droit de passer deux nuits consécutives sans avoir son testament écrit, près de sa tête. » Ibn 'Umar dit : « Pas une nuit n'est passée depuis que j'ai entendu le Messager d'Allah () dire cela sans que mon testament ne soit auprès de moi. »1

6. Il doit établir un testament s'il souhaite léguer quelque chose aux proches qui ne sont pas concernés par le partage de l'héritage2, conformément à cette parole du Très Haut :

 

كُتِبَ عَلَيْكُمْ إِذَا حَضَرَ أَحَدَكُمُ الْمَوْتُ إِنْ تَرَكَ خَيْرًا الْوَصِيَّةُ لِلْوَالِدَيْنِ وَالأَقْرَبِينَ بِالْمَعْرُوفِ حَقًّا عَلَى الْمُتَّقِينَ]180[

 

« On vous a prescrit, quand la mort approche de l'un de vous et s'il laisse des biens, de faire un testament en règle en faveur de ses parents et de ses plus proches. C'est un devoir pour les pieux. »3

 

7. Il peut léguer le tiers de ses biens, et il ne lui est pas permis de dépasser cette proportion. Il vaut mieux d'ailleurs que son legs soit inférieur au tiers de ses biens, d'après le hadith de Sacd ibn Abî Waqes t qui dit : « J'étais avec le Messager d'Allah r lors du pèlerinage d'adieu. J'étais si malade que je faillis en mourir. Le Messager d'Allah (le) me rendit visite et je lui dis : « Ô Messager d'Allah ! J'ai en nia possession beaucoup de biens et je n'ai personne qui puisse hériter de moi exceptée ma fille. Puis-je distribuer les deux tiers de ma fortune ? » Il répondit : « Non ! » Je dis : « La moitié alors ? » Il répondit : « Non ! » Je dis : « Alors le tiers ? » Il dit : « Le tiers, et c'est encore trop. Ô Sacd Il vaut mieux que tu laisses tes héritiers riches plutôt que misérables tendant la main vers les gens jet il fit le geste de quémander avec sa main]. Ô Sacd I Tu seras récompensé pour toute somme que tu donnes en

 

1 Rapporté par Al-Bukhari, Muslim, les auteurs des Sunan (Abia Dâwûd, At­An-Nasâ'î et Ibn Majah) et par d'autres.

2 Car s'ils peuvent hériter de lui, ils doivent se contenter de leur part d'héritage, et ils n'ont pas droit à une quelconque part de biens léguée par testament. Voir le point (9) qui suit. [NdT]

3 Al-Ba-garah, verset 180.

 

aumône en désirant pour cela le Visage d'Allah le Très Haut, même pour la bouchée que tu introduis dans la bouche de ta femme. » [Sacd dit alors : « Le Prophète r a donc permis de léguer le tiers des biens. »]1

Ibn cAbbâs t dit : « J'aurais aimé que les gens recommandent dans leur testament [de léguer] le quart de leurs biens plutôt que le tiers car le Prophète r a dit : « Le tiers, et c'est encore trop. »2

8. Deux hommes intègres et musulmans doivent être témoins des recommandations testamentaires. Si l'on ne peut trouver de musulmans, alors deux hommes non musulmans peuvent être témoins à condition de s'assurer, dans le doute, de leur témoi­gnage en les liant par un pacte conformément à cette parole du Très Haut :

 

يَاأَيُّهَا الَّذِينَ ءَامَنُوا شَهَادَةُ بَيْنِكُمْ إِذَا حَضَرَ أَحَدَكُمُ الْمَوْتُ حِينَ الْوَصِيَّةِ اثْنَانِ ذَوَا عَدْلٍ مِنْكُمْ أَوْ ءَاخَرَانِ مِنْ غَيْرِكُمْ إِنْ أَنْتُمْ ضَرَبْتُمْ فِي الأَرْضِ فَأَصَابَتْكُمْ مُصِيبَةُ الْمَوْتِ تَحْبِسُونَهُمَا مِنْ بَعْدِ الصَّلَاةِ فَيُقْسِمَانِ بِاللَّهِ إِنِ ارْتَبْتُمْ لا نَشْتَرِي بِهِ ثَمَنًا وَلَوْ كَانَ ذَا قُرْبَى وَلا نَكْتُمُ شَهَادَةَ اللَّهِ إِنَّا إِذًا لَمِنَ الآثِمِينَ]106[ فَإِنْ عُثِرَ عَلَى أَنَّهُمَا اسْتَحَقَّا إِثْمًا فَآخَرَانِ يَقُومَانِ مَقَامَهُمَا مِنَ الَّذِينَ اسْتَحَقَّ عَلَيْهِمُ الْأَوْلَيَانِ فَيُقْسِمَانِ بِاللَّهِ لَشَهَادَتُنَا أَحَقُّ مِنْ شَهَادَتِهِمَا وَمَا اعْتَدَيْنَا إِنَّا إِذًا لَمِنَ الظَّالِمِينَ]107 [ذَلِكَ أَدْنَى أَنْ يَأْتُوا بِالشَّهَادَةِ عَلَى وَجْهِهَا أَوْ يَخَافُوا أَنْ تُرَدَّ أَيْمَانٌ بَعْدَ أَيْمَانِهِمْ وَاتَّقُوا اللَّهَ وَاسْمَعُوا وَاللَّهُ لا يَهْدِي الْقَوْمَ الْفَاسِقِينَ] 108[

 

1. Cette version du hadith est rapportée par Ahmad (1524), Muslim et Al­Bukhârî ; les deux parties entre crochets sont des ajouts rapportés par Muslim et les auteurs des Sunan.

2. Rapporté par Ahmad (2029, 2076), Muslim et Al-Bulcharî, Al-Bayhaqî (6/269) et par d'autres.

 

« Ô vous les croyants ! Quand la mort se présente à l'un de vous, que deux hommes intègres d'entre vous assiste (à l'écriture) du testament, ou deux autres, qui ne sont pas des vôtres, si vous êtes en voyage et que la mort vous frappe. Vous les retiendrez (les deux témoins), après la prière, et si vous avez des doutes, vous les ferez jurer par Allah : "Nous ne faisons aucun profit par cela, même s'il s'agit d'un proche, et nous ne cacherons point le témoignage d'Allah. Sinon, nous serions du nombre des pécheurs"

Si l'on découvre que ces deux témoins ont commis un péché1, que deux autres, parmi les proches (du mort) prennent leur place et jurent par Allait : "Notre témoignage est plus véridique que leur témoignage, et nous ne transgressons point. Sinon, nous serions du nombre des injustes" * C'est le moyen le plus sûr pour les inciter à donner le témoignage sous sa forme réelle, ou leur faire craindre de voir d'autres serments se substituer aux leurs. Craignez Allah et écoutez. Allait ne guide pas les gens pervers. »2

9. Quant au testament au bénéfice du père, de la mère et des proches qui héritent (déjà) du testateur, il n'est pas valable, car il est abrogé par le verset relatif à l'héritage. Le Prophète (r) l'a clairement évoqué lors de son sermon du pèlerinage d'adieu dans lequel il a dit : « Allah a certes octroyé la part qui revenait à chacun des ayants droit. Nul testament donc pour celui déjà concerné par l'héritage. 3»1

 

1. Cela signifie que s'il s'avère que les deux témoins qui ont prêté serment sont coupables d'un péché soit en mentant, soit en cachant quelque chose durant leur témoignage, ou encore par quelque trahison ou le silence sur une partie de l'héritage légué dont ils étaient les garants, il est nécessaire ou plutôt ce qu'il convient de faire pour rétablir le tort causé, c'est que le serment soit transféré aux ayants droit et que deux hommes d'entre les héritiers du défunt, victimes de ce péché et de cette trahison, prennent leur place. C'est ce que l'on retrouve dans Tafsîr Al-Manâr. Se reporter à l'analyse complète (7/222).

2 AL –Mâ'idah,, v. 106-108.

3. C'est donc le Coran qui abroge ici. La Sunnah, quant à elle, vient clarifier l'abrogation comme nous l'avons évoqué et comme cela apparaît d'ailleurs dans le sermon du Prophète (4) ; ceci est contraire à ce que beaucoup de gens croient en considérant que c'est le hadith qui abroge. Certains contemporains ont d'ailleurs profité de cette confusion et ont prétendu que le hadith était un hadith âiliid* et qu'il ne peut donc pas abroger le Coran ! Or - bien que cette prétention soit fausse en soi : en effet, le hadith âhâti* peut tout à fait abroger le Coran - nous leur répondons que c'est le Coran qui abroge ici. Et même dans l'hypothèse que l'abrogation vient du hadith, cette abrogation est tout à fait correcte par consensus des savants. En effet, ils ont tous jugé que ce hadith est authentique. De plus, [il ne s'agit pas d'un hadith âhâd] mais d'un hadith Mutawâtir* comme le sait toute personne ayant regroupé les nombreuses voies citées dans les différents recueils de hadiths. J'espère d'ailleurs qu'Allah me permettra de les réunir et de les analyser dans un livre à part.

Remarque : J'ai d'ores et déjà effectué ce travail de regroupement et d'analyse dans mon livre Irwâ ul-Ghalîl (n° 16) et j'ai dénombré plus de dix voies pour ce hadith, issues de huit Compagnons. Certaines de ces voies sont authentiques, d'autres sont Hasan* et d'autres enfin présentent une faiblesse remédiable.

1. Hadith rapporté par Abd Dâwûd, At-Tirmidhî qui l'a jugé Hasan", et par Al­Bayhaqî (6/264). Ce dernier fait part de la fiabilité du hadith, qui est l'avis correct car la chaîne de rapporteurs de ce hadith est Hasan*. Il y a de nombreux autres hadiths qui renforcent cette authentification chez Al-Bayhaqî ; voir également Majrnac uz-Zazvâ'id (4/212).

2. An-Nissâ', versets 7 et 12.

 

10.  Il est interdit, dans le testament, de porter préjudice à qui que ce soit, comme le fait que le testateur déshérite certains héritiers, ou qu'il privilégie untel au détriment d'un autre, confor­mément à cette parole d'Allah I [verset 7 de la sourate An‑ Nissâ']

لِلرِّجَالِ نَصِيبٌ مِمَّا تَرَكَ الْوَالِدَانِ وَالأَقْرَبُونَ وَلِلنِّسَاءِ نَصِيبٌ مِمَّا تَرَكَ الْوَالِدَانِ وَالأَقْرَبُونَ مِمَّا قَلَّ مِنْهُ أَوْ كَثُرَ نَصِيبًا مَفْرُوضًا]7[ وَإِذَا حَضَرَ الْقِسْمَةَ أُولُو الْقُرْبَى وَالْيَتَامَى وَالْمَسَاكِينُ فَارْزُقُوهُمْ مِنْهُ وَقُولُوا لَهُمْ قَوْلا مَعْرُوفًا]8[ وَلْيَخْشَ الَّذِينَ لَوْ تَرَكُوا مِنْ خَلْفِهِمْ ذُرِّيَّةً ضِعَافًا خَافُوا عَلَيْهِمْ فَلْيَتَّقُوا اللَّهَ وَلْيَقُولُوا قَوْلا سَدِيدًا]9[ إِنَّ الَّذِينَ يَأْكُلُونَ أَمْوَالَ الْيَتَامَى ظُلْمًا إِنَّمَا يَأْكُلُونَ فِي بُطُونِهِمْ نَارًا وَسَيَصْلَوْنَ سَعِيرًا]10[ يُوصِيكُمُ اللَّهُ فِي أَوْلادِكُمْ لِلذَّكَرِ مِثْلُ حَظِّ الْأُنْثَيَيْنِ فَإِنْ كُنَّ نِسَاءً فَوْقَ اثْنَتَيْنِ فَلَهُنَّ ثُلُثَا مَا تَرَكَ وَإِنْ كَانَتْ وَاحِدَةً فَلَهَا النِّصْفُ وَلأَبَوَيْهِ لِكُلِّ وَاحِدٍ مِنْهُمَا السُّدُسُ مِمَّا تَرَكَ إِنْ كَانَ لَهُ وَلَدٌ فَإِنْ لَمْ يَكُنْ لَهُ وَلَدٌ وَوَرِثَهُ أَبَوَاهُ فَلِأُمِّهِ الثُّلُثُ فَإِنْ كَانَ لَهُ إِخْوَةٌ فَلِأُمِّهِ السُّدُسُ مِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصِي بِهَا أَوْ دَيْنٍ ءَابَاؤُكُمْ وَأَبْنَاؤُكُمْ لا تَدْرُونَ أَيُّهُمْ أَقْرَبُ لَكُمْ نَفْعًا فَرِيضَةً مِنَ اللَّهِ إِنَّ اللَّهَ كَانَ عَلِيمًا حَكِيمًا]11[ وَلَكُمْ نِصْفُ مَا تَرَكَ أَزْوَاجُكُمْ إِنْ لَمْ يَكُنْ لَهُنَّ وَلَدٌ فَإِنْ كَانَ لَهُنَّ وَلَدٌ فَلَكُمُ الرُّبُعُ مِمَّا تَرَكْنَ مِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصِينَ بِهَا أَوْ دَيْنٍ وَلَهُنَّ الرُّبُعُ مِمَّا تَرَكْتُمْ إِنْ لَمْ يَكُنْ لَكُمْ وَلَدٌ فَإِنْ كَانَ لَكُمْ وَلَدٌ فَلَهُنَّ الثُّمُنُ مِمَّا تَرَكْتُمْ مِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ تُوصُونَ بِهَا أَوْ دَيْنٍ وَإِنْ كَانَ رَجُلٌ يُورَثُ كَلالَةً أَوِ امْرَأَةٌ وَلَهُ أَخٌ أَوْ أُخْتٌ فَلِكُلِّ وَاحِدٍ مِنْهُمَا السُّدُسُ فَإِنْ كَانُوا أَكْثَرَ مِنْ ذَلِكَ فَهُمْ شُرَكَاءُ فِي الثُّلُثِمِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصَى بِهَا أَوْ دَيْنٍ غَيْرَ مُضَارٍّ وَصِيَّةً مِنَ اللَّهِ وَاللَّهُ عَلِيمٌ حَلِيمٌ]12[

 

« Aux hommes revient une part de ce qu'ont laissé leurs parents et leurs proches ; et aux femmes, ce qu'ont laissé leurs parents et leurs proches, que ce soit peu ou beaucoup : une part légalement fixée. »

... Et à la fin du verset 12 :

وَلَكُمْ نِصْفُ مَا تَرَكَ أَزْوَاجُكُمْ إِنْ لَمْ يَكُنْ لَهُنَّ وَلَدٌ فَإِنْ كَانَ لَهُنَّ وَلَدٌ فَلَكُمُ الرُّبُعُ مِمَّا تَرَكْنَ مِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصِينَ بِهَا أَوْ دَيْنٍ وَلَهُنَّ الرُّبُعُ مِمَّا تَرَكْتُمْ إِنْ لَمْ يَكُنْ لَكُمْ وَلَدٌ فَإِنْ كَانَ لَكُمْ وَلَدٌ فَلَهُنَّ الثُّمُنُ مِمَّا تَرَكْتُمْ مِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ تُوصُونَ بِهَا أَوْ دَيْنٍ وَإِنْ كَانَ رَجُلٌ يُورَثُ كَلالَةً أَوِ امْرَأَةٌ وَلَهُ أَخٌ أَوْ أُخْتٌ فَلِكُلِّ وَاحِدٍ مِنْهُمَا السُّدُسُ فَإِنْ كَانُوا أَكْثَرَ مِنْ ذَلِكَ فَهُمْ شُرَكَاءُ فِي الثُّلُثِمِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصَى بِهَا أَوْ دَيْنٍ غَيْرَ مُضَارٍّ وَصِيَّةً مِنَ اللَّهِ وَاللَّهُ عَلِيمٌ حَلِيمٌ]12[

 

Après exécution du testament ou paiement d'une dette, sans préjudice à quiconque. Telle est l'injonction d'Allah ! Et Allah est Celui Qui sait tout et Indulgent. »2

 

... Et conformément à cette parole du Prophète (e) « Ni mal, ni préjudice ; quiconque porte préjudice à autrui, Allah fera qu'un mal l'atteigne et quiconque s'oppose à quelqu'un avec véhémence, Allah s'opposera à lui. »1

11. Le testament injuste est caduc et refusé d'après ce que le Prophète r a dit : « Quiconque ajoute à notre religion une chose qui n'en fait pas partie verra son ajout rejeté. »2

... Et d'après le hadith de cImran ibn Husayn t: « Lin homme affranchit à sa mort six hommes [qui étaient tout ce qu'il possédait]. Ses héritiers qui étaient des bédouins vinrent informer le Messager d'Allah I de son geste. Le Prophète dit : « Comment a-t-il pu faire cela ?! Si nous l'avions su, si Allah le veut, nous n'aurions pas prié sur lui ». Il tira alors au. sort entre les hommes affranchis ; il en affranchit deux et rendit les quatre autres à leur condition d'esclavage. »3

 

12. Comme il s'avère qu'à notre époque, beaucoup de gens ont tendance à innover dans leur religion et plus particulièrement en ce qui concerne les rites funéraires, le musulman doit laisser des instructions pour qu'il soit préparé et enterré suivant la Suintait en agissant conformément à cette parole du Très Haut :

 

يَاأَيُّهَا الَّذِينَ ءَامَنُوا قُوا أَنْفُسَكُمْ وَأَهْلِيكُمْ نَارًا وَقُودُهَا النَّاسُ وَالْحِجَارَةُ عَلَيْهَا مَلَائِكَةٌ غِلَاظٌ شِدَادٌ لَا يَعْصُونَ اللَّهَ مَا أَمَرَهُمْ وَيَفْعَلُونَ مَا يُؤْمَرُونَ]6[

 


1. Hadith rapporté par Ad-Dâraqutnî (522) et Al-Hâkim (2/57-58) d'après Abû Sadd Al-Khudrî. Al-Hâkim a affirmé que ce hadith était authentique suivant le critère de Muslim. Adh-Dhahabî l'a approuvé alors qu'en réalité, le hadith est Hasan*, comme l'ont dit An-Nawawî dans les Quarante Hadiths et Ibn Taymiyyah dans les Fatâwâ (3/262) en raison de l'existence de nombreuses voies pour ce hadith et des autres versions qui le confirment. Al-Hâfizh Ibn Rajab l'a mentionné dans l'explication des Quarante Hadiths (p. 219-220). Je l'ai moi-même rapporté en détail dans Irwâ' ul-Ghalîl (n° 888).

2. Hadith rapporté par Al-Bukharî et Muslim dans leur recueil de hadiths authentiques respectif, par Ahmad et par d'autres. Voir aussi Al-Irwâ (n° 88).

3. Rapporté par Ahmad (4/446), Muslim ainsi que par At-Tahâwî, Al-Bayhaqî et par d'autres. La partie entre crochets est un ajout rapporté par Muslim et Ahmad dans une autre version du hadith.

 

« Ô vous les croyants I Préservez vos personnes et vos familles d'un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres, [surveillé pari des Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu'Il leur commande et faisant strictement ce qu'on leur ordonne. »1

C'est pourquoi les Compagnons du Prophète r recomman­daient cela. Les récits que nous en avons sont nombreux mais il n'y a pas de mal à ce que nous citions quelques-uns d'entre eux :

 

I. D'après cÂmir ibn Sand ibn Abî Waqqâs, son père dit lors de la maladie qui précéda sa mort : « Creusez-moi une tombe et posez sur moi des briques (en argile séchées au soleil) comme on a fait pour le Messager d'Allah r. »2

II Abû Burdah dit : « Abû Mûssâ tfit une recommandation avant sa mort : « Lorsque vous transporterez ma dépouille, accélérez le pas et ne me suivez pas avec un encensoir. Ne mettez rien dans ma tombe qui soit une séparation entre moi et la terre, et ne construisez rien au-dessus de ma tombe. Je vous prends à témoin que je dégage ma responsabilité pour toute femme qui se raserait la tête en signe de deuil, se lamenterait et déchirerait ses vêtements. » Ils dirent : « As-tu entendu quelque chose à ce propos ? » Il répondit : « Oui ! Je l'ai entendu du Messager d'Allah r. »3

III. Hudhayfah ta dit : « Lorsque je mourrai, n'informez personne de ma mort car je crains que cela ne soit une annonce de décès

[prohibée]. En effet, j'ai entendu le Messager () interdire

les annonces de décès [semblables à celles de la période anté­islamique]. »4

 

1. At-Tahrîrn, y. 6.

2. Rapporté par Muslim, Al-Bayhaqî (3/407) et par d'autres.

3.Rapporté par Ahmad (4/397) et Al-Bayhaqî (395/3) tel quel, et par Ibn Mâjah avec une chaîne de rapporteurs jugée Hasan*.

4. Rapporté par At-Tirmid.hî (2/129) qui dit que le hadith est Hasan'', et par d'autres, dans le même sens. Nous reverrons ce hadith dans le chapitre consacré à l'annonce du décès. Il existe d'autres traditions relatives à ce sujet que nous citerons dans le point (47).

A propos de ce que nous avons vu précédemment, An-Nawawî ta dit dans Al-Adhkâr : « Il est fortement recommandé [au mou­rant] qu'il enjoigne [à ses proches] d'éviter toutes les innovations qui ont cours dans les coutumes locales en matière de rites funéraires, et qu'il obtienne d'eux cette assurance en les liant par un pacte».

Deuxième chapitre

 

13.  Si quelqu'un est en train d'agoniser, les personnes qui sont auprès de lui doivent faire plusieurs choses :

Ils doivent lui faire prononcer l'attestation de foi (Shaledah) selon les propos du Prophète r: « Faites prononcer à vos mourants la formule « Lâ Ilâha illAllâh » [car toute personne dont les dernières paroles seront « Là Ilâha illAllâh » au moment de mourir entrera au paradis un jour, quoi qu'il ait pu lui arriver avant cela]. » Le Prophète (r) a dit aussi : « Quiconque meurt en sachant qu'il n'y a pas de divinité [digne d'être adorée] en dehors d'Allah entrera au paradis » et dans un autre hadith : « Quiconque meurt sans associer quoi que ce soit à Allah entrera au paradis. »1

Ils doivent invoquer [Allahl en sa faveur et ne dire que du bien en sa présence selon le hadith d'Umm Salamah

« le Messager d'Allah r a dit « Si vous êtes en présence du malade ou du mort, ne dites que du bien, car les anges disent « ânun » à chacun de vos propos. »2

14.  Il ne s'agit pas de prononcer la Shalaidall en présence du mourant ni de la lui faire entendre, mais bien de lui enjoindre de

1. Rapportés par Muslim dans son recueil de hadiths authentiques. La partie supplémentaire dans le premier hadith est rapportée par Ibn Hibbân (719, Mawdricl) et Al-Bazzâr. Cet ajout au hadith est renforcé par un élément contenu dans le hadith de Mucâdh ibn Jabal ; sa chaîne de rapporteurs est Hasan* comme je l'ai démontré dans Irwâ' ul-Ghalîl (679). Nous le verrons intégralement dans le chapitre intitulé : « Les signes de la fin heureuse » (point no. 25).

2. Rapporté par Muslim, Al-Bayhaqî (3/384) et par d'autres.

 

la prononcer, contrairement à ce que certains pensent. La preuve en est le hadith d'Anas t: « le Messager d'Allah r visita un homme faisant partie de la tribu des Ansâr et dit : « Û khâl (oncle maternel) ! Dis : Lâ Ilâha illAllâh ». L'homme dit : « As-tu dit khâl ou amm (oncle paternel) ? » ; le Prophète rétorqua : « J'ai bien dit khâl ». L'homme dit : « Vaut-il donc mieux pour moi que je dise « Lâ Ilâha illAllâh » ?  Le Prophète répondit : Oui !»1. Husayn Al-Djucfî a dit : « Je rendis visite à Al-Acmash avec un groupe de gens le jour de son décès. Sa maison était pleine de monde. C'est alors qu'un vieil homme entra et s'exclama : « Gloire et pureté à Allah ! Vous êtes témoins de l'agonie de cet homme et aucun d'entre vous ne lui enjoint de prononcer la Shahâdah ? » Al­Acmash leva alors l'index et remua les lèvres. »2

15. Quant au fait de réciter la sourate Yâ-Sin en sa présence et à l'orienter vers la Qiblah3, aucun hadith authentique n'existe à ce sujet. Au contraire, Sacîd ibn Al-Musayyib détestait le fait d'orienter le mort vers la Qiblah et disait : « Le mort n'est-il pas un musulman ?! »

Zurcah ibn cAbdir-Rahmân rapporte qu'il était présent lors de la maladie de Sacîd ibn Al-Musayyib tandis qu'Abû Salamah ibn cAbdir-Rahmân s'y trouvait déjà. Sadd perdit connaissance et Abû Salamah ordonna que l'on tourne sa couche en direction de la Kasbah. Sacîd revint à lui et dit : « Vous avez tourné ma couche ? » Ils répondirent : « Oui. » Il regarda alors Abû Salamah et dit : « Je pense que c'est toi qui a pris cette initiative ?! » Il dit : « C'est bien moi qui leur ai ordonné de le faire. » Sacîd ordonna alors de retourner sa couche dans sa position initiale. »4

 

1 Rapporté par l'imam Al- nad(3/152, 154, 268) avec une chaîne de rapporteurs authentique conformément aux critères imposés par Muslim.

2 Rapporté par cAbdullah ibn Ahmad dans le livre de son père intitulé Al-cilal wa Macrifat ir-Rifell (2/76/462) selon une chaîne de rapporteurs authentique.

3 En direction de la Mecque [Ndel].

4 Rapporté par Ibn Abî Shaybah dans Ai-Musannaf (4/76) avec une chaîne de rapporteurs authentique d'après Zurcah.

 

16. Il n'y pas de mal à ce que le musulman assiste à l'agonie du mécréant afin de le convier à l'islam, dans l'espoir qu'il se convertisse, d'après un hadith d'Anas () qui dit : « Un jeune juif travaillait au service du Prophète r et tomba un jour malade. Le Prophète rlui rendit visite. Il s'assit près de sa tête et lui dit : « Embrasse l'islam ». Le jeune juif regarda son père, présent à côté de lui. qui lui dit alors : « Obéis à Aba.-l-Qâsim t» Le jeune juif se convertit alors et le Prophète rsortit en disant : « Louange à Allah qui l'a sauvé du feu ». [Lorsqu'il mourut, le Prophète dit : « Priez sur votre compagnon »]. »1

 

1. Rapporté par Al-Bukhari, Al-Hâkim, Al-Bayhaqî et par Ahmad (3/175, 227, 260, 280). La partie supplémentaire entre crochets a été rapportée par Ahmad dans une des versions du hadith.

 

Troisième chapitre

17. Lorsque la mort survient et que l'âme quitte le malade, les personnes présentes doivent accomplir plusieurs choses :

I. Elles doivent tout d'abord lui fermer les yeux et invoquer Allah en sa faveur d'après le hadith d'Umm Salamah t qui a dit : « Le Messager d'Allah () s'introduisit auprès d'Abû Salamah dont le regard était resté figé au moment de sa mort. Le Prophète () lui ferma les yeux et dit : « Le regard suit l'âme, lorsqu'elle est séparée du corps.» Des membres de la famille d'Abû Salamah se querellèrent et le Prophète (e) leur dit : « N'invoquez pour vous-mêmes que le bien car les anges disent « âmin » à chacun de vos propos » ; puis il ajouta : « Ô Allah ! Pardonne à Abû Salamah, élève son rang parmi les biens guidés, pardonne-nous ainsi qu'à lui, ô Seigneur des inondes. Elargis sa tombe et illumine-la. »1


II. On doit ensuite couvrir le mort de manière à ce que tout le corps soit couvert selon le hadith de cÂ'ishah t: « Lorsque le Messager d'Allah () décéda, il fut enveloppé [entièrement] d'un vêtement rayé. »2

iii. Ceci vaut pour celui qui n'est pas mort en état d'Ihrâni (sacralisation), car dans ce cas, on ne lui couvre ni la tête ni le visage d'après le hadith d'Ibn cAbbâs t qui a dit : « Un homme se trouvait au mont cArafah [pendant le pèlerinage] lorsqu'il tomba de sa monture et se brisa la nuque (ou « mourut sur le coup », dit-il).

 

1 Rapporté par Muslim, Ahmad (6/297), par A1-Bayhaqî (3/334) et par d'autres.

2 Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim dans leur recueil de hadiths authentiques respectif, par A1-Bayhaqî (3/385) et par d'autres.

Le Prophète r dit : « Lavez-le avec de l'eau et du lotus et enveloppez-le dans deux vêtements (et dans une autre version : « dans ses deux vêtements »). Ne l'embaumez pas (et dans une autre version : « Ne le parfumez pas. ») et ne couvrez ni sa tête [ni son visage] car il sera ressuscité le jour de la Résurrection en train de prononcer la Talbiyahl. »2

iv. On doit s'empresser de préparer et de sortir le corps du défunt [pour aller l'enterrer] si la mort est confirmée, d'après un hadith qu'Abû Hurayrah (4e) tient directement [du Prophète] : « Accélérez les funérailles... » jusqu'à la fin du hadith que nous verrons dans son intégralité dans le point (47). Il y a par ailleurs deux autres hadiths plus évidents que celui-là mais dont la chaîne de rapporteurs est faible ; c'est la raison pour laquelle nous ne les avons pas cités.3

 

1. Formule que répète le pèlerin après être entré en état de sacralisation [NdT].

2. Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim dans leur recueil de hadiths authentiques respectif; par Abû Nucaym dans Al-Mustakhraj (139-140) ; par Al-Bayhaqî (3/390-393) sachant que l'ajout entre crochets ne se retrouve pas chez Al­Bulcharî.

3. Pour ce qui est du premier hadith, c'est un hadith Marfa,* rapporté d'après Ibn cUmar en ces termes : « Quand l'un d'entre vous décède, ne le retenez pas longtemps et empressez-vous de l'emmener à sa tombe. Qu'on lise près de sa tête le début de la sourate la Vache et près de ses pieds, la fin de la sourate. » Rapporté par At-Tabarânî dans Al-Mucjam Al-Kabîr (3/208/2), ainsi qu'Al-Khallâl dans son oeuvre intitulée Al-Qirâ'atu cind Al-Qubar (25/2). La chaîne de rapporteurs de ce hadith est la suivante : Yahyâ Ibn cAbdilth Ad-Dhahhâk Al-Bâbuluttî a dit : Ayyûb Ibn Nuhayk Al-Flalabî Az-Zuhrî (esclave affranchi par la famille de Sand Ibn Abî Waqqâs) nous a rapporté ce qui suit : j'ai entendu cAttâ' Ibn Abî Rabâh Al-Makkî dire : j'ai entendu Ibn (Umar dire... puis il mentionna le hadith.

Analyse de la chaîne de rapporteurs : cette chaîne est très faible et comporte deux défauts :

- Le premier concerne Al-Bâbuluttî. Ce rapporteur n'est pas fiable comme l'a montré Al-Hâfizh dans At-Tagrîb.

- Le second concerne son maître Ayyûb Ibn Nuhayk qui est un narrateur encore moins fiable que son élève. Abû Hâtim et d'autres l'ont déclaré faible. Al-Azdîy a dit : « On ne prend pas de ce rapporteur (il est Matrak*) » et Abû Zur'ah a considéré ses narrations comme Munkar*. Al-Flâfizh a rapporté dans Al-Lisân un autre hadith dont le caractère Munkar* est évident, d'après Yahyâ Ibn cAbdullâh qui dit : Ayrab nous a narré d'après Mujâhid d'après Ibn Umar

qui attribue ces propos au Prophète r. Al-Hâfizh fait la remarque suivante : « Yahyâ est un rapporteur faible... » ! Cela dit, il est étonnant de lire qu'Al­Hilfizh déclare dans Al-Fath (3/143) à propos du hadith d'At-Tabarânî : Sa chaîne de rapporteurs est Hasan » I Ash-Shawkânî l'a repris dans Nayl Al-Awtâr (3/309) et l'a approuvé en cela ! Quant A Al-Haythamî, il a dit dans Al-Majma, (3/44) : « At-Tabarânî l'a rapporté dans Al-Mucjam al-Kabîr ; on y retrouve notamment Yahyâ Ibn cAbdullfah Al-Bâbuluttî qui est un rapporteur faible. » Il a omis le fait que l'on y retrouve aussi Ayyûb Ibn Nuhayk qui est pire que lui, comme nous l'avons mentionné précédemment.

Concernant le second hadith, il est rapporté par Husayn Ibn Wahwah qui dit : « Talhah Ibn Al-Barâ' tomba malade. Le Prophète r lui rendit visite et dit : « Je ne vois d'autre issue pour Talhah que la mort. Appelez-moi [une fois la mort proche] afin que j'assiste à sa mort et que je prie sur lui. Ensuite, empressez-vous de l'enterrer car il ne faut pas que la dépouille d'un musulman reste trop longtemps parmi les siens. » Rapporté par Abri Daw-ûd et Al-Bayhaqî (3/386-387).

Analyse de la chaîne de rapporteurs : on y trouve  Urwah (qu'on appelle aussi cAzrah) Ibn Sacîd Al-Ansârî qui tient le hadith de son père ; tous deux sont des rapporteurs inconnus comme l'a dit Al-Hâfizh dans At-Tagrib.

Par ailleurs, prendre pour preuve le hadith d'Abû Hurayrah concernant ce que nous avons mentionné plus haut, repose sur le fait que le sens de l'expression « Empressez-vous » est de s'empresser d'effectuer la toilette mortuaire du corps. Quant à l'hypothèse suivant laquelle il s'agit de s'empresser de l'enterrer, on ne peut prendre pour preuve le hadith d'Abû Hurayrah. C'est tout de même l'hypothèse retenue par Al-Qurtubî et par An­Nawawî, tandis qu'Al-Hâfizh a renforcé la première hypothèse en s'appuyant sur les deux premiers hadiths que nous avons cités. Or, nous avons déjà mentionné les défauts qu'ils renferment.

Il existe un troisième hadith très répandu parmi le commun des musulmans à savoir : « Honorer le mort, c'est l'enterrer ». Il s'agit d'un hadith qui n'a pas d'origine comme l'a dit As-Sakhâwî dans Al-Maqéisid Al-Hasanah (n° 150).

 


v. On doit enterrer le défunt là où il est décédé et on ne doit pas le transporter ailleurs, car cela va à l'encontre de l'ordre d'hâter les funérailles mentionné dans le hadith d'Abû Hurayrah cité ci-dessus et dans le hadith de Jâbir ibn cAbdillah tqui va dans le même sens et qui dit : « Lorsque la bataille d'Uhud eut lieu, les morts furent transportés pour être enterrés au [cimetière à Al­Baqîc. Un héraut du Prophète r cria : « Le Prophète r vous ordonne d'enterrer les morts sur le lieu de leur décès ! », après que ma mère eut déjà chargé mon père et mon oncle maternel sur chacun des flancs de la monture (et dans une autre version : « Après que ma mère eut disposé de manière équilibrée mon père et mon oncle maternel) [sur la monture] afin de les enterrer à Al-Baqe. Ils furent tous deux ramenés (et dans une autre version, il dit : « Nous les ramenâmes tous deux sur les lieux où étaient morts les autres »)»,1

De même, lorsqu'un des frères de cÂ'ishah tdécéda dans la vallée Al-Habashah et fut déplacé du lieu où il mourut, elle dit : « Rien ne m'afflige ou ne m'attriste plus que mon souhait qu'il ait été enterré sur le lieu même de son décès. »2

An-Nawawî a dit dans Al-AfIlikâr : « Si le défunt a laissé comme instruction que son corps soit déplacé vers une autre contrée, on ne doit pas l'exécuter car il est strictement interdit de le faire d'après l'avis le plus correct énoncé par. la plupart des savants et confirmé ouvertement par ceux qui se sont penchés avec minutie sur les détails de la Loi. »

vi. Il faut aussi que certaines des personnes présentes lors du décès s'empressent de régler les dettes du défunt en prélevant la somme sur ses biens même si la dette englobe l'intégralité de ses biens. S'il ne possède pas de biens, il incombe à l'Etat de régler sa dette si le défunt avait de son vivant fourni les efforts nécessaires pour mettre un terme à son endettement. Si l'Etat ne le fait pas, une tierce personne peut s'en charger par charité. Il y a, à ce propos, plusieurs hadiths :

- Premier hadith : on rapporte de Sand Ibn Al-Atwal tque : « Son frère mourut et laissa trois cents dirhams, ainsi qu'une grande famille. Il dit : « Je voulus répartir cette somme entre les membres de sa famille. Le Prophète r me dit : « Ton frère est bloqué par sa dette. [Val et règle-la pour lui ». [Je partis alors régler sa dette puis je revins.] Je dis : « O Messager d'Allah ! J'ai réglé sa dette à l'exception d'une

 

1. Rapporté par les quatre rapporteurs de traditions prophétiques, par Ibn Hibbân dans son recueil de hadiths authentiques (196, Mawârid) et l'autre version est de lui. Rapporté aussi par Ahmad (3/297-380), Al-Bayhaqî (4/57) avec u.ne chaîne de rapporteurs authentique. At-Tirmidhî a dit : « C'est un hadith Hasan-Sahîle » ; l'ajout entre crochets à ce hadith est mentionné par Ahmad dans une version que nous verrons dans un prochain chapitre.

2. Rapporté par Al-Bayhaqî avec une chaîne de rapporteurs authentique.

 

dette de deux dinars réclamée par une femme qui n'a pas de preuve. » Il dit : « Donne-les lui car elle y a droit (et dans une autre version : « car elle dit vrai. ») »1

- Deuxième hadith : on rapporte de Samurah Ibn Jundub que : « Le Prophète rcélébra une prière funéraire (et dans une autre version : « Qu'il accomplit la prière de l'aube»). Lorsqu'il eut fini, il dit : « Y a-t-il parmi vous un membre de la famille d'untel ? » [Les gens se turent car ils avaient pour habitude, lorsque le Prophète s'adressait à eux, de se taire]. Il reformula sa demande [trois fois sans que personne ne réponde], [un homme dit : « Il est là-bas »J. Samurah dit : « Un homme se leva de derrière les gens en traînant sa tunique. [Le Prophète r lui dit : « Qu'est-ce qui t'a empêché de répondre les deux premières fois ?] Je ne t'ai sollicité que pour un bien. Untel — le Prophète () désignant un des leurs - est prisonnier de sa dette jet ne peut accéder au paradis. Si vous le souhaitez, délivrez-le et si vous le souhaitez, abandonnez-le au châtiment d'Allah]. Il serait bien que tu rencontres sa famille ainsi que ceux susceptibles de s'occuper de son cas pour qu'ils règlent ses dettes [afin que plus personne ne lui réclame quoi que ce soit] ». »2

 

1. Rapporté par Ibn Mâjah (2/82), Ahmad (4/136, 5/7), Al-Bayhaqî (10/142). L'une de ses deux chaînes de rapporteurs est authentique et l'autre est semblable à la chaîne de rapporteurs d'ibn Mâjah qu'Al-Bûsîrî a déclarée authentique dans Al-Zawd'id ! La version citée et la seconde narration du hadith sont d'Al-Bayhaqî alors que celle contenant les ajouts est d'Ahmad dans une autre version.

2. Rapporté par Abû Dâwûd (2/84), An-Nasal (2/233), Al-Hakim (2/25, 26), Al­Bayhaqî (6/4/76) et par At-Tayalasi dans son Musnad (n° 891, 892), de même qu'Alunad (5/11, 13, 20), Certains le tiennent d'Al-Shacbî lui-même qui le tient de Samurah; d'autres ont introduit entre les deux, Samcân Ibn Mushannaj. Il est dans le premier cas authentique selon le critère d'Al-Bukhârî et Muslim comme l'a dit Al-Hakim, approuvé en cela par Adh-Dhahabî. Il est, pour le second cas, seulement authentique.

L'autre version se trouve dans les deux Musnad. Les premier et second ajouts se trouvent chez Al-Hakim ; il en va de même pour les troisième et cinquième. Le deuxième se retrouve chez Al-Bayhaqî tandis que les troisième et quatrième le sont chez Ahmad. On retrouve le cinquième ajout chez At-Tayalast Le sixième est, enfin, commun à At-Tayalasî, Ahmad et à Abû Dâwûd.

 

Ce que l'on doit faire après la mort

- Troisième hadith est ce que l'on rapporte de Jâbir Ibn cAbdullah qui a dit : « Un homme décéda. Nous procédâmes à sa toilette mortuaire, l'enveloppâmes dans son linceul et l'embaumâmes. Nous le présentâmes au Messager d'Allah r à l'endroit où s'entre­posent les corps, à la station de Jibrîl. Nous demandâmes au Messager d'Allah rde prier sur le défunt. Il vint avec nous, [avança] de quelques pas puis dit : « Votre compagnon est peut-être redevable d'une dette ? » Ils dirent : « Effectivement, une dette de deux dinars ». Il recula alors [et dit : « Priez sur votre compagnon »I. L'un d'entre nous, que nous nommions Abâ Qatâdah, lui dit : « O Messager d'Allah ! J'en assume la responsabilité. » Le Messager d'Allah r se mit à dire : « Tu en assumes la responsabilité en réglant la dette de ton propre argent, et l'on peut considérer le défunt comme dégagé de toute dette ? » Il dit : « Oui ! » Le Prophète pria alors sur le défunt. Et toutes les fois que le Messager d'Allah r rencontrait Abû Qatâdah, il lui disait (et dans une autre version : Il le rencontra le lendemain et lui dit) : « Qu'as-tu fait pour les deux dinars ? » [Abû Qatâdah dit : « Messager d'Allah ! Il n'est décédé qu'hier »]. La dernière fois qu'il lui posa la question (Et dans une autre version : « Il le rencontra le lendemain et dit : « Qu'en est-il des deux dinars ? ») Abû Qatâdah répondit : « Je les ai réglés, ô Messager d'Allah ». Il dit : « Ce n'est que maintenant que sa peau a refroidit ».2

Deux remarques importantes :

 

1) Ce hadith nous renseigne sur le fait que le règlement de la dette effectué par Abû Qatâdah a eu lieu après la célébration de

 

Remarque : Il existe une version qui vient renforcer ce hadith tirée du hadith d'Ibn cAbbâs rapporté par At-Tabarânî dans Al-Mucjam Al-Kabîr (156/2) avec une chaîne de rapporteurs faible.

1 C'est-à-dire en raison de l'arrêt du châtiment suite au règlement de sa dette.

2 Rapporté par Al-Hâldm (2/58) sous cette forme, mais aussi par Al-Bayhaqî (6/74-75), At-Tayâlasî (1673) et par Ahmad (3/330) avec une chaîne de rapporteurs Hasan* comme l'a dit Al-Haytharnî (3/39). Quant à Al-Hakim, il dit « Sa chaîne de rapporteurs est authentique » ! Adh-Dhahabî l'a approuvé en cela ! L'autre version avec l'ajout entre crochets se retrouve chez eux tous, à l'exception d'Al-Hâkim, et exception faite aussi du second ajout qui ne se retrouve que chez At-Tayâlasi.

la prière mortuaire par le Prophète r et cela pose problème. En effet, il a été rapporté de manière authentique d'Abû Qatâdah lui-même, qu'il avait réglé la dette avant la prière comme nous le verrons plus loin dans ce livre. En considérant que l'événement n'a pu se répéter deux fois, la version d'Abû Qatâdah est plus authentique que le hadith de Jâbir, car ce dernier hadith comporte dans sa chaîne de rapporteurs le dénommé cAbdullah Ibn Muhammad Ibn cAqî1 au sujet duquel certaines critiques ont été émises. Ainsi, [les savants du Hadith] considèrent ses hadiths comme Hasan* s'ils ne contredisent pas [des versions plus authentiques]. En revanche, s'ils les contredisent, les récits de cAbdullah Ibn Muhammad Ibn cAqî1 ne sont pas des arguments valables et Allah est Plus Savant.

2) Ces hadiths nous révèlent que régler la dette profite au défunt, même si cela n'est pas fait par un de ses enfants. Ils révèlent également que le règlement de la dette éloigne du défunt le châtiment. Ce hadith fait donc partie de l'ensemble des cas particuliers qui limitent la généralité des paroles du Béni, du Très Haut :

 

وَأَنْ لَيْسَ لِلإِنْسَانِ إِلا مَا سَعَى]39[

« Et qu'en vérité, l'homme n'obtient que Lie fruit" de ses efforts »1 ... et ceux du Prophète r: « Lorsque l'homme meurt, ses actes cessent à l'exception de trois choses... »2

Néanmoins, régler la dette du défunt est une chose, et faire une aumône en sa faveur en est une autre, car régler une dette est plus spécifique qu'accomplir une aumône. Certains ont rapporté qu'il y avait consensus sur le fait que [la récompense de] l'aumône parvenait au défunt dans l'absolu. Si ce consensus s'avère authentique3, il a valeur de preuve. Sinon, les hadiths rapportés au sujet de l'aumône faite pour le défunt doivent être compris comme étant l'aumône de l'enfant faite pour ses parents, aumône qui fera alors partie de leurs actes à tous les deux, comme cela est clairement stipulé dans le hadith. Il ne convient donc pas de comparer l'aumône faite par une personne étrangère à celle faite par l'enfant, car cela revient à faire une analogie malgré la différence existant entre les deux éléments comparés, comme cela apparaît clairement ici.

1. An-Najm, v. 39.

2 Rapporté par Muslim, Al-Bukhârî dans Al-Adab Al-Mufrad et par Ahmad.

3 Ce qui n'est pas le cas, comme nous le verrons plus loin.

 

De même, il ne convient pas de comparer l'aumône au règlement de la dette car  l'aumône est plus générale que le règlement de la dette comme nous l'avons déjà dit. Nous aborderons ce point plus en détail à la fin de ce livre, si Allah le Très Haut le veut.

- Quatrième hadith également rapporté par Jâbir : « Son père mourut en martyr lors de la bataille d'Uhud en laissant derrière lui six filles et des dettes [équivalentes à trente charges de chameau]. Les créanciers se firent pressants. Lorsque vint le temps de la récolte des dattes, je me rendis chez le Messager d'Allah ret lui dis : « Ô Messager d'Allah ! Tu sais que mon père est mort en martyr lors de la bataille d'Uhud et qu'il a laissé de nombreuses dettes. Je voudrais que les créanciers te voient. » Il dit : « Va et dispose les fruits de chaque dattier en monticules distincts. » Je le fis et conviai les créanciers. [Le Prophète vint nous rencontrer tôt le matin] et lorsque les créanciers le virent, ils nie pressèrent et insistèrent vivement pour que je leur donne leur dû. Lorsque le Prophète r vit la façon dont ils réagirent, il tourna trois fois autour du monticule de dattes le plus important [et invoqua sur ces dattes la bénédiction]. Il s'assit ensuite dessus puis dit : « Appelle tes compagnons. » Il ne cessa de peser ce qui leur était dû jusqu'à ce qu'Allah réalise la volonté de mon père1. Je jure par Allait que j'étais totalement satisfait du fait qu'Allah règle la dette de mon père, même si je devais revenir auprès de mes soeurs sans la moindre datte. Tous les tas de dattes furent, je le jure par Allait, distribués jusqu'à ce que je porte mon regard sur le tas sur lequel était assis le Messager d'Allah r et qui semblait ne pas avoir diminué de la moindre datte. n'accomplis ensuite la prière du Maghrib avec le Messager d'Allah r et lui fis part [de ce que

 


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