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Tafsir Ibn Kathir French

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El Fatiha

Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricordieux

Introduction à l'exégèse rédigée par Ibn Kathîr

Le cheikh Imâd-ad-Dîn Abu al-Fidâ' Ismâ`îl ibn Kathîr a dit: Louange à Dieu qui a commencé Son Livre par la louange, en disant: Louange à Dieu, Maître des univers, qui a commencé aussi Son œuvre de création par la louange, en disant: Louange à Dieu, qui a créé les cieux et la terre, établi les ténèbres et la lumière, et qui en a terminé par la louange, en disant, après avoir indiqué le devenir des gens du Jardin et ceux du Feu: Et il a été décidé entre les hommes dans la Vérité, et il est dit: «Louange à Dieu, Maître des univers A Lui donc les louanges pour la première et la dernière, c.-à-d. pour la totalité de ce qu'il a créé et ce qu'Il créera. Pour tout cela, il est le Loué; et c'est pourquoi il inspire aux habitants du Jardin le tahmid et le tasbih à Lui adressées, autant que le souffle leur est inspiré: , leur prière est «Transcendance à Toi, ô mon Dieu»! , leur salutation est: «Paix»! et leur prière se conclut sur: «Louange à Dieu, Maître des univers»! Louange encore à Dieu, qui a envoyé Ses envoyés pour faire l'annonce et donner l'alarme, afin que les hommes ne pussent opposer à Dieu aucun argument après (la venue) des envoyés, et qui a clôturé leur envoi avec le Prophète analphabète, arabe et mecquois, celui-là qui guide au plus clair des chemins. Dieu l'a envoyé à tous Ses créés d'entre les humains et les djinns, de l'instant où il l'a envoyé jusqu'à l'avènement de l'Heure, comme Dieu le dit ici: Ce Coran est révélé pour que je vous donne l'alarme, à vous et à quiconque atteindra son message. L'Envoyé r a confirmé cela, en disant: «On m'a envoyé au rouge et au Noir». Il est donc l'envoyé de Dieu à tous les hommes et les djinns, pour leur communiquer ce que Dieu a révélé du Livre: Le faux ne l'affecte ni de devant ni de derrière. - C'est une descente venue du Sage, du Glorifié. Par conséquent, il est du devoir des savants de jeter la lumière sur les significations de la Parole divine, d'en donner l'exégèse, de la rechercher à la source, d'apprendre cela et de l'enseigner aux gens. Dieu dit: Quand Dieu prit acte de l'engagement de ceux qui reçurent l'Ecriture: «Explicitez-la aux humains, ne le gardez pas secret». Ils le rejetèrent derrière leur dos et vendu à vil prix. Exécrable marché! Ainsi Dieu blâme-t-Il les Gens du Livre pour s'être détournés de Son Livre, s'être rués sur les choses de l'ici-bas. En ce qui nous concerne donc, nous devons nous interdire ce pour quoi Dieu a blâmé les Gens du Livre, suivre ce qu'Il ordonne, à savoir apprendre Son Livre et le faire apprendre, le comprendre et le faire comprendre. Dieu dit: N'est-il pas l'heure pour les croyants que leur cœur s'humilie au Rappel de Dieu et à cette part du Vrai qui est descendu...? Ce verset attire l'attention sur ce fait: Comme Dieu vivifie la terre après sa mort, Il fait revivre les cœurs par la croyance, les rend tendres après avoir été endurcis par les péchés et les désobéissances. Nous avons bon espoir et belle demande que Dieu nous fasse vivifier le cœur, car Il est Généreux. Par ailleurs, si quelqu'un demandait quelle serait la meilleure méthode pour expliquer le Coran, on répondrait: Pour cela, la meilleure méthode est d'expliquer le Coran par le Coran lui-même. Car ce qui est global en un passage est expliqué dans un autre passage. Si cette méthode te fatigue, tu as la Tradition (du Prophète r  à ta disposition, parce que cette dernière explique le Coran, le met en lumière. Dieu dit: Nous s'avons fait descendre sur toi le Livre que pour que tu leur élucides l'objet de différend. et puis encore à titre de guidance, de miséricorde pour ceux qui croient. Et   c'est pourquoi l'Envoyé r a dit: «On m'a octroyé le Coran et avec lui son équivalent».; c.-à-d. la Tradition du Prophète r. Le but est donc que tu recherches l'exégèse du Coran dans le Coran lui-même. Mais si tu n'y trouves pas cela, tu le trouveras alors dans la Tradition. Et si on ne trouve pas cette exégèse dans le Coran ou la Tradition, on se reporte sur les avis des Compagnons. Ces derniers en sont plus connaissant, parce qu'ils étaient des témoins directs, parce qu'ils se distinguaient d'une compréhension accomplie, d'un agir et d'une science juste; surtout les savants et les notables d'entre eux, comme les quatre premiers khalifs et les illustres imams et aussi Abdallah ibn Masûd. Celui-ci a dit entre autres: «par Celui en dehors de qui il n'y a pas de dieu, il n'y a pas de verset du Livre de Dieu descendu sans que je ne sache à propos de qui il est descendu et où d est descendu: et j'irai (voir) n'importe qui si je sais qu'il est plus connaissant du Livre de Dieu que moi...» Et il y a aussi le cousin de l'Envoyé r, Abdallah ibn Abbâs, très connu pour être l'interprète du Coran... Il le fut vraiment, grâce à l'invocation de l'Envoyé r en sa faveur: «O Dieu! accorde-lui science en religion, apprends-lui le  ta 'wi'l ». Ibn Mas'ûd a également dit d'Ibn Abbâs: «Oui, l'Interprète du Coran est bien Ibn Abbas». Ibn Mas'ûd mourut en l'an 32 et Ibn Abbâs vécut 36 ans après lui. Alors, que penser de la science (considérable) qu'il s'est acquise après Ibn Masûd? D'ailleurs, c'est pour ces raisons que la plupart de ce que rapporte as-Suddy dans son Exégèse est rapporté de ces illustres personnages (Ibn Mas'ûd et Ibn Abbâs). D'autre part, si on ne trouve pas d'explication dans le Coran et la Tradition et qu'on ne la trouve pas aussi chez les Compagnons, c'est que nombre d'imams se référent à la génération suivante, comme Mujâhid ibn Jabr qui fut un prodige en exégèse du Coran. Ce dernier a dit: «Trois fois, j'ai exposé le Muçhafà Ibn Abbâs, de son prologue jusqu'à son épilogue, et à chaque verset je l'arrêtais et je rinterroge sur lui». C'est pourquoi Sufyân ath-Thawry témoigne en faveur de Mujâhid... (En outre, d'autres sont comme Mujâhid), tels que Saki ibn Jubayr, Ikrima l'auxiliaire d'Ibn Abbâs, Atâ' ibn Rabâh, al-Hasan al-Baçry, Masrûq ibn al-Ajda, Saîd ibn al‑ Musayib, Qatâda, az-Zahhâk, ainsi que les autres de même génération et ceux qui viennent après eux. Quant à celui qui veut expliquer le Coran suivant sa propre opinion, cela lui est licite, en raison de ce que le Prophète r a dit: «Celui qui dit sur le Coran son opinion ou ce qu'il ne sait pas, qu'il s'attende à voir sa place dans le Feu.» C'est pourquoi les Anciens se refusaient de faire l'exégèse de ce qu'ils ne savaient pas, en autres Abu Bakr t, qui a dit: «Quel ciel me ferait-il ombrage et quelle terre me porterait-elle. si moi je disais sur le livre de Dieu ce que je ne sais pas...» Par contre, chacun doit parler de ce qu'il sait sur le Coran, quand on lui adresse la question, en raison de la Parole divine: «Explicitez-la aux humains, ne le gardez pas secret.» ,  ainsi  que du hadith: «Si quelqu'un est interrogé sur un savoir et qu'il le tait, on lui mettra au Jour de la résurrection, des morts de feu.» 

 

سورة: الفاتحة

El Fatiha

 

 

Sourate 1- Le Prologue

Mecquoise; 7 versets

On l'appelle ainsi parce que c'est par elle que commence la récitation dans les prières. Appelée la Mère du Livre, elle a encore d'autres noms, entre autres la sourate de la louange, la sourate de la guérison, la Prémunissante, la Suffisante, le Fondement du Coran..

Selon al-Bukhâry, elle est appelée la Mère du Coran, grâce à son écriture au début de la transcription du Coran et à sa récitation au début des prières.

Selon at-Tabary, les Arabes appellent "mère" toute chose qui rassemble ou qui est à l'avant. Ainsi, selon eux, la peau qui maintient le cerveau est appelée "la mère de la tête", le drapeau de l'armée sous lequel les  troupes se rassemblent est aussi appelée "la mère".

Selon Abu Hurayra, le Prophète r a dit, à propos de la Mère du Livre : «Elle est la Mère du Livre ; elle est les Sept répétés ; elle est le Coran sublime.»

 

Quelques avis sur les mérites du Prologue.

Abu Sa'id b. al-Mu'allâ : J'étais en train de prier, quand l'Envoyé r m'a appelé. Je ne lui ai répondu qu'après avoir terminé la prière. Alors, je suis allé à lui : «Qu'est-ce qui t'a empêché de venir à moi ? m'a-t-il dit. - O Envoyé de Dieu, j'étais en train de prier, ai-je dit. - Dieu le Transcendant ne dit-il pas Vous qui croyez, répondez positivement à Dieu et à l'Envoyé, quand il vous appelle à ce qui vous donne la vie, a-t-il dit. Je vais t'apprendre la plus sublime sourate du Coran, avant de sortir de la mosquée.» Puis, il m'a pris par la main et quand il a décidé de sortir de la mosquée, je lui ai dit : «O Envoyé de Dieu, tu m'as dit que tu allais m'apprendre la plus sublime sourate du Coran.-Oui, (c'est la) Louange à Dieu, Maître des univers. Elle est les Sept répétés, le Coran sublime que j'ai reçu.» Selon Ubay b. Ka'b, l'Envoyé r a dit : «Dieu n'a pas fait descendre dans la Torah et dans l'Evangile d'équivalent à la Mère du Livre ; elle est les Sept répétés et "elle est répartie en deux moitiés entre Moi et Mon adorateur."» Abu Sa'id al-Khudry : Lors d'un déplacement, quand nous nous sommes arrêtés, une servante est arrivée et a dit : «Le seigneur de la tribu souffre d'une morsure et nos hommes sont absents ! Y a-t-il parmi vous un exorciste ? » Alors, un homme l'a accompagnée ? Un homme que nous ne soupçonnions pas de magie. Il a exorcisé le mal, rétablissant ainsi le seigneur. Celui-ci ordonna trente brebis au profit de notre compagnon et nous abreuva de lait. Et, lorsque nous nous sommes retirés, nous lui avons dit : «Est-ce que tu savais t'y prendre ou est-ce que tu étais en train d'exorciser ? - Que non ! a-t-il dit, je n'ai fait qu'exorciser par la Mère du Livre. » Nous nous sommes alors dit : «N'inventez rien jusqu'à ce que nous interrogions (là‑ dessus) l'Envoyé de Dieur.» A notre retour à Médine, nous en avons fait le récit au Prophète r et il a alors dit : «Et qu'est-ce qui lui fait croire qu'elle est une magie ? Faites-en la répartition et laissez-moi une part.» Ibn Abbâs : Pendant que l'Envoyé r recevait Gabriel u, il entendit un bruit au dessus. Alors Gabriel uleva son regard vers le ciel et dit : «C'est une porte qui vient de sortir dans le ciel. Elle n'avait jamais été ouverte auparavant. » Un ange en était donc descendu et était allé au Prophète r, pour lui dire : « Sois heureux des deux lumières qui te viennent d'être transmises. Elles ne l'ont pas été à aucun prophète avant toi. Ce sont le Prologue du Livre et les Epilogues de la Vache...» Selon Abu Hurayra, le Prophète r a dit : «Celui qui fait une prière sans récitation de la Mère du Coran, elle est avortée, avortée, avortée, incomplète.» Alors, on dit à Abu Hurayra : «Même si nous sommes derrière l'imam.» Ce qui fit dire à Abu Hurayra : «Récite-la dans ton for intérieur. J'ai entendu l'Envoyé rdire : "Dieu a dit : J'ai réparti la prière en deux moitiés entre Moi et Mon adorateur ; Mon adorateur ce qu'il demande  Si l'adorateur dit Louange à Dieu, maître des univers, Dieu dit : Mon adorateur M'a louangé, et quand il dit le Tout miséricorde, le miséricordieux, Dieu dit : Mon adorateur M'a loué, et quand il dit le Roi du jour de la rétribution, Il dit : Mon adorateur M'a glorifié, et quand il dit C'est Toi que noms adorons, Toi de qui le secours implorons, Dieu dit : C'est cela qu'il y a entre Moi et Mon adorateur; à Mon adorateur ce qu'il demande, et quand il dit Guide-nous sur la voie de rectitude, la voie de ceux que tu as gratifiés, non pas (celle) des réprouvés, non plus que de ceux qui s'égarent, Dieu dit : Cela est pour Mon adorateur ; à Mon adorateur ce qu'il demande."»

 

Des avis propres à ce hadith spécifique au Prologue

 

Il y est donné le terme de "prière", pour désigner la récitation, comme dans :N'énonce pas ta prière à voix trop forte, non plus qu'assourdie. Donc, Dieu signale la grande importance de la récitation dans la prière, qui est en effet le plus grand de ses piliers. Le terme de "récitation" y est donné : il se prend dans le sens de "prière", comme dans : la récitation du Coran à l'aube. II y a divergence sur une question qui peut se formuler ainsi : En prière, est-ce qu'il y a prescription du Prologue ou bien y a-t-il autre chose qui peut suffire ? Comme réponse à cette question, il existe deux avis célèbres. Pour Abu Hanifa et ses partisans, le Prologue n'est pas prescrit : au contraire, ce qui est récité du Coran suffit. Pour ce faire, ils se réfèrent à la généralité de Donc récitez ce que vous pouvez faire aisément du Coran, et au hadith concernant la personne qui n'accomplit pas bien sa prière, et où le Prophète r a dit : «Puis récite du Coran ce qui est disponible à toi.» Donc, Le Prophète rordonne à l'adorateur de réciter ce qui lui est disponible, sans lui déterminer le Prologue.  Le deuxième avis, qui est celui de Mâlik, Ahmad et ach-Châfi'y, prescrit la récitation du Prologue. Pour eux, la prière ne s'accomplit pas sans le Prologue. En cela, ils prennent pour argument le hadith qui dit que la prière « est avortée », celui qui dit qu'il n'y a « pas de prière pour qui ne récite pas avec le Prologue du Livre », et celui qui dit que « n'est pas suffisante la prière dans laquelle on ne récite pas avec la Mère du Livre ». 3.Une question : L'orant dirigé dans la prière doit-il faire la récitation du Prologue ? Cette question suscite trois avis. Le premier, qui s'appuie sur l'ensemble des hadiths précédents, dit que l'orant dirigé doit le réciter comme l'imam. Le second avis pense que l'orant n'est pas obligé du tout de le réciter, ni à voix haute ni dans son for intérieur, en raison de ce hadith : «Celui qui a devant lui un imam, la récitation de celui‑ ci est pour lui une récitation Le troisième avis voit que l'orant dirigé doit réciter le Prologue dans son for intérieur mais pas à voix haute, en raison de ce hadith : «L'imam a été institué pour être suivi. Quand il lance le tekbîr vous lancez le tekbîret quand il récite vous écoutez.»

 

L'exégèse de l'action de chercher le refuge auprès de Dieu

 

 Voici des versets : Si quelque agacerie vient de Satan t'agacer, cherche en Dieu refuge : Il est Entendant, Connaissant ; Dis : «Maître, en Toi soit mon refuge contre les pressions des satans, en Toi soit mon refuge contre leur approche même. » ; ou alors te démange une démoniaque démangeaison : dans ce cas réfugie-toi auprès Dieu : Il est l'Entendant, le Connaissant. Ce sont là trois versets qui n'ont pas de quatrième équivalent dans la signification. Ainsi donc, Dieu recommande d'entourer l'ennemi d'entre les humains de prévenances et de bienfaisances, afin de repousser son humeur et gagner son alliance et sa cordialité. Cependant, Il ordonne de chercher refuge auprès de Lui contre l'ennemi du genre humain (Satan), parce que ce dernier n'accepte ni prévenance ni bienfaisance. Cet ennemi ne veut que la perte du fils d'Adam : Satan vous est ennemi. Traitez-le en ennemi ; Le prendrez-vous, lui et sa descendance, comme protecteurs au lieu de Moi, quand ils vous sont ennemis ? Satan a juré devant Adam et lui a menti. Comment donc en serait-il de son attitude envers nous, alors qu'il a jadis dit Alors, par ta Toute-Puissance ! puissé-je tous les fourvoyer ? En outre, des récitants s'appuient sur l'apparence du contexte du verset pour dire : «On recherche refuge après la récitation. »  Cependant, l'avis le plus connu auprès des savants consiste en ce que la recherche du refuge contre Satan intervient avant la récitation, pour repousser le tentateur. La signification du seg. Quand tu veux réciter le Coran est :"Si tu veux réciter le Coran", à l'exemple du seg. si vous vous mettez en devoir de prier, alors rincez-vous... qui veut dire :"Quand vous voulez vous lever (pour la prière)." La preuve réside en ce qui rapporté du Prophète r. En effet, quand celui-ci se levait la nuit pour la prière, il ouvrait sa prière par le tekbret la louange puis disait : «Mon refuge soit Dieu l'Entendant, le Connaissant contre Satan le lapidé, contre sa tentation, son insufflation, son souffle. » La parole Mon refuge soit Dieu contre Satan le lapidé se récite pour que ce dernier ne nous fasse pas de mal dans notre foi ou dans notre vie de l'ici-bas, de nous empêcher de faire ce dont nous avons reçu l'ordre. Parce qu'il n'y a que Dieu qui peut le détourner de  l'homme. Le Satan, dans la langue arabe, est celui qui, par sa perversion, se place à l'écart de tout bien : c'est pourquoi on appelle ainsi tout rebelle djinn, humain ou animal : des satans d'entre les humains et les djinns.

 

 

ســـورة: الفـــاتـــحـــة

 

بِسْمِ الله ِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ(1)الْحَمْدُ  ِلله ِ رَبِّ الْعَالَمِينَ(2)الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ(3) مَالِكِ يَوْمِ الدِّينِ(4) إِيَّاكَ نَعْبُدُ وَإِيَّاكَ نَسْتَعِينُ

 

(5)اهْدِنَا الصِّرَاطَ الْمُسْتَقِيمَ(6) صِرَاطَ الَّذِينَ أَنْعَمْتَ عَلَيْهِمْ غَيْرِ الْمَغْضُوبِ عَلَيْهِمْ وَلا الضَّالِّينَ(7)

 

Sourate 1  Le Prologue

Mecquoise 7 versets

 

Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricorde (1)  Louange à Dieu, Maître des univers (2) le Tout miséricorde, le Miséricordieux (3) le Roi du Jour de la rétribution (4) C'est Toi que nous adorons, Toi de qui le secours implorons (5) Guide-nous sur la voie de rectitude (6) la voie de ceux que Tu as gratifiés non (celle) des réprouvés, non plus que de ceux qui s'égarent (7)

Le verset. Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricordieux : l'Envoyé r ne savait la fin de la sourate que quand descendait sur lui Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricordieux (Ibn Abbâst).C'est avec ce verset que les compagnons ouvraient le Livre de Dieu. Donc, cela est recommandable au début de tout discours ou autre travail. A cet effet, il est rapporté que L'Envoyé r a dit : «Toute chose qui ne commence pas avec Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricordieux est mutilée.» Par conséquent, cela est recommandable au début des ablutions, en raison de ce hadith : «Pas d'ablutions pour qui ne cite pas sur elles le nom de Dieu.», au début de l'égorgement, selon ach‑ Chàfi'y (selon d'autres cela est obligatoire), au début du repas, en raison de ce hadith :«Dis Au nom de Dieu, mange avec la main droite ; mange de ce qui est à la portée de ta main?», au début de l'acte sexuel, en raison de ce hadith : «Quand l'un d'entre vous veut commercer avec son épouse, si il dit au nom de Dieu ; Dieu, dévie de nous diable, dévie le diable de ce que Tu nous attribues, et qu'ensuite un enfant leur est prédestiné, le diable ne peut jamais lui faire de mal.»Concernant le seg. Au nom de Dieu, des exégètes présupposent qu'il veut dire :''Au nom de Dieu est mon commencement en ." "Je commence  Au nom de Dieu" ;"j’ai commencé au nom de Dieu".Ces avis sont justes puisque tout acte doit avoir une origine. Le fondé dans tout cela est de citer le nom de Dieu au début de toute action, pour gagner Ses bénédictions, tirer bon augure, être assisté dans l'accomplissement des actions : Embarquez-y ! Au nom de Dieu navigation et mouillage ! ; lis ! Au nom de ton Maître qui créa‑Dieu : C'est le nom du Maître, Béni et Transcendant. C'est, dit-on, le nom le plus sublime, du fait qu'on lui renvoie tous les attributs : Il est Dieu. Il n'est de dieu que Lui. Il est Celui qui connaît le mystère et la présence. Il est le Tout miséricorde, le Miséricordieux. En outre, Dieu considère attributs tous les noms qui restent : A Dieu appartiennent les noms les plus beaux ; Sous quelque nom que vous L'invoquiez, c'est Lui qui a les noms les plus beaux. Selon Abu Hurayra, le Prophète r a dit : «Dieu a quatre-vingt-dix-neuf noms - cent moins un. Quiconque les énumère entrera au paradis.» Dieu (Allah) est un nom propre à Dieu le Transcendant, parce qu'Il ne l'a pas employé pour désigner une autre personne. C'est Son nom immuable, fixe, selon l'avis d'un groupe de savants illustres. Ar-Râzy choisit l'idée disant que c'est un nom non dérivé. C'est là l'avis de la majorité des savants.

Le Tout miséricorde, le Miséricordieux : Ce sont deux noms dérivés de la miséricorde, à figure d'hyperbole. Cependant, le "tout miséricorde" est plus intense en hyperbole que le "miséricordieux". Certains savants pensent que ces deux  termes sont non dérivés. Al-Qurtuby rapporte ce hadith divin : «Je suis le Tout miséricorde ; J'ai créé la matrice (ar-rahim, en arabe) et J'en ai dérivé un nom de Mon nom...»  Selon Ibn Jarîr, le Tout miséricorde veut dire que Dieu l'est pour toutes les créatures ; le Miséricordieux veut dire que Dieu l'est seulement pour les croyants. C'est pourquoi il est dit le Tout miséricorde, sur Son Trône siégeant. Dieu cite donc le fait de siéger en citant Son nom (le Tout miséricorde), pour signifier qu'il généralise Sa miséricorde sur toutes Ses créatures. Ailleurs Dieu dit il est Miséricordieux aux croyants, pour distinguer les croyants, par Son nom (le Miséricordieux). Le nom "le Tout miséricorde" est exclusif à Dieu : Invoquez Dieu, ou bien invoquez le Tout miséricorde ; avons-nous donné, hors le Tout miséricorde, des dieux à adorer ? En outre, il existe d'autres noms propres à Lui, par exemple le Créateur. Quant au terme de "miséricordieux", Dieu l'emploie, ainsi que d'autres (le tendre, le miséricordieux, l'entendant, le clairvoyant...), pour qualifier d'autres personnes.

Le verset . Louange à Dieu, Maître des univers exprime la reconnaissance totale pour Dieu seul qui octroie bienfaits innombrables à Ses adorateurs. A notre Maître donc la louange pour tout cela, en premier et en dernier lieu. Le seg. Louange à Dieu est aussi un éloge que Dieu fait à Lui-même. Et à travers cela, Il ordonne à Ses adorateurs de Le louer. C'est comme si Dieu nous recommande ceci : Dites Louange à Dieu. Ce que soutient Ibn Jarîr mérite réflexion car cela est célèbre chez nombre de savants qui pensent que la louange est le fait de Le louer par Ses attributs inséparables et transitifs, et que la reconnaissance ne se fait qu'avec Ses attributs transitifs. Dans la Tradition, on trouve ces hadiths : «Le meilleur Rappel est il n'y a de dieu que Dieu, la meilleure invocation est la louange à Dieu.» ; «O Maître, dit un adorateur, à Toi la louange comme il se doit, pour la majesté de Ta face et l'immensité de Ton pouvoir. » Cela posa problème aux deux anges et ne surent comment l'inscrire. Ils montèrent auprès de Dieu et Lui dirent : «Maître, un adorateur vient de dire un propos et nous ne savons comment l'inscrire. - Que vient de dire Mon adorateur ? demanda Dieu, qui sait cependant mieux que quiconque ce que Son adorateur venait de dire. - O Maître, dirent-ils, il a dit à Toi la louange comme il se doit, pour la majesté de Ta face et l'immensité de Ton pouvoir. - Inscrivez cela comme Mon adorateur a dit. Quand il viendra à Ma rencontre, Je le récompenserai pour cela, dit Dieu. »  La louange à Dieu englobe tous les genres de louange destinés à Lui, à l'exemple de ce que dit le hadith suivant : «Dieu, à Toi la louange en entier ; à Toi la royauté en entier ; dans Ta main Tu détiens le bien en entier ; à Toi revient le décret en entier. » Le seg; Maître des univers : Pour le terme de "maître", il ne s'emploie en dehors de Dieu que si on lui ajoute un complément (le maître de maison).Quant au terme de "Maître", il ne se dit que pour Dieu. Concernant le terme des univers, c'est un pluriel désignant tout ce qui existe, sauf Dieu. Pour al-Farâ' et Abu `Ubayd, le terme singulier d'univers désigne ceux qui raisonnent, c.-à-d.les humains, les djinns, les anges et les démons.Quant aux animaux, ils ne sont pas désignés par ce terme. Cependant, selon az-Zajjâj, ce terme désigne tout ce que Dieu a créé dans l'ici-bas et dans la vie dernière ; al-Qurtuby soutient ce avis en se référant au verset.Moïse dit» : «Le Maître des cieux et de la terre et de leur entre-deux, pour autant que vous soyez accessibles à la certitude.  Le verset. Le Tout miséricorde, le Miséricordieux, al-Qurtuby l'explicite comme suit : Dieu s'est décrit ainsi après avoir dit Maître des univers, pour faire coïncider le désir et la crainte : Informe Mes adorateurs que c'est Moi le Tout pardon, le Miséricordieux, et que Mon châtiment est le châtiment douloureux ; Votre Maître est prompt dans la punition. Il est Tout pardon, Miséricordieux. Avec le terme le Maître, il y a la crainte ; avec les termes le Tout miséricorde et le Miséricordieux, il y a le désir. Le Prophète r dit : «Si le croyant savait ce qu'il y a de punitions auprès de Dieu, aucun ne convoiterait Son Jardin ; si le dénégateur savait ce qu'il y a de miséricorde auprès de Dieu, aucun ne désespérerait de Sa miséricorde.» Le verset.le Roi du Jour de la rétribution : Le terme roi vient du fait de posséder : C'est Nous qui hériterons de la terre et de tous ceux qu'il y a sur elle, et c'est à Nous que de tous il sera fait retour. Ce terme dérive du terme royauté : A qui, ce Jour-là, la royauté '; la royauté de Vérité, ce Jour-là, est au Tout miséricorde. Le fait de lier la royauté au Jour de la rétribution ne nie rien d'autre, puisque le verset précédent dit que Dieu est le Maître des univers. Mais Il a ajouté la royauté au Jour de la rétribution, pour que personne ne prétende là-bas à quelque chose et ne parle sans Sa permission : car en ce Jour, l'esprit et les anges debout en lignes ne parleront que sur l'autorisation du Tout miséricorde, et à charge de pertinence ; Le Jour où il vient, nulle âme n'ose parler qu'Il ne l'y autorise. Selon Ibn Abbâs, le Jour de la rétribution est le Jour des comptes pour les créés. En ce Jour, Dieu rétribuera chacun d'eux selon ses oeuvres : qui aura fait du bien aura du bien ; qui aura fait du mal aura du mal, excepté celui à qui Il pardonnera. En vérité, le Roi est Dieu le Transcendant. Quant à l'appellation donnée aux monarques des pays, elle n'est que d'un emploi métaphorique. Dans les çahîhs, l'Envoyé rdit : «Dieu saisira la terre puis pliera le ciel avec Sa main droite. Ensuite Il dira :"C'est Moi le Roi ! où sont les rois de la terre ?"» La rétribution : c'est la rémunération et le jugement :nous sommes vraiment rétribués', c.-à-d. sanctionnés, jugés. Dans la Tradition : «L'éveillé est celui qui juge sa personne et oeuvre pour ce qui est après la mort.» Le verset . C'est Toi que nous adorons, Toi de qui le secours implorons : Pour l'adoration, c'est ce qui réunit la plénitude de l'amour, de la soumission et de la crainte. Le verset . signifie donc : Nous n'adorons que Toi et nous ne nous en remettons qu'à Toi. Et c'est là la plénitude de l'obéissance. La religion réside dans sa totalité en  ces deux sens, le premier étant de s'innocenter de l'associance, le second d'avouer son incapacité et de s'en remettre à Dieu : Adore-Le. Remets-t'en à Lui ; II est le Tout miséricorde. Nous croyons en Lui. Nous Lui faisons confiance. Dans le texte coranique, le discours passe d'un niveau à un autre direct. En effet, après avoir loué Dieu, c'est comme si l'adorateur se rapproche et est présent de Lui :C'est Toi que nous adorons, Toi de qui le secours implorons. Le seg. C'est Toi que nous adorons devance le seg. Toi de qui le secours implorons, pour montrer que c'est l'adoration qui est visée. L'imploration du secours en est un moyen, le principe étant de mettre le plus important en premier lieu. Et puis, qu'en est-il de la signification du "nous" ? Si le "nous" désigne un pluriel, l'invocateur est par contre un. Le "nous", ici, désigne le genre des adorateurs. L'orant, qui est un individu, qu'il soit au milieu d'un groupe ou imam, informe sur sa propre personne et sur ses frères croyants de l'adoration pour laquelle ils ont été créés. De plus, il Intercède pour quelque bien en leur faveur. L'honorabilité de la place occupée par l'adorateur est confirmée, puisque Dieu désigne Son Envoyé r par le terme "adorateur" et qu'Il dit Louange à Dieu qui a fait descendre sur Son adorateur le Livre ; Et pourtant dès que l'adorateur de Dieu se fut dressé pour L'invoquer ; Transcendance de Celui qui fit aller de nuit, en un instant de la nuit, Son adorateur. Donc, Dieu lui a donné le nom d'adorateur, quand Il a fait descendre le Livre sur lui, quand celui-ci se dressa pour l'invocation et lors du Trajet nocturne. Le verset. Guide-nous sur la voie de rectitude : Comme la louange est faite à Dieu, il devient alors convenable d'invoquer. C'est cela la parfaite des conditions pour celui qui demande : il louange Dieu puis Lui demande ce dont il a besoin. Elle est la plus réussie pour ce dont on a besoin et la plus efficace pour la réponse. C'est pourquoi Dieu nous oriente à cela. La guidance, ici, signifie "la direction" et "la réussite".Quant à la voie de rectitude, c'est, dans le langage des Arabes, la voie claire qui n'a pas de virage ou de distorsion. Donc, ces derniers emploient le terme "voie" pour toute parole et toute action qualifiées de rectitude ou de distorsion. Par ailleurs, l'explicitation de la voie de rectitude donne des avis variés qui aboutissent à la même chose : c'est suivre Dieu et Son Envoyé r. Selon ces avis donc, la voie de rectitude désigne le Livre de Dieu ; l'Islam ; la religion de Dieu. Ibn al-Hanafiya : c'est la religion de Dieu ; Dieu n'accepte de Ses adorateurs aucune autre religion. Selon an-Nuwâs b. Sam'ân, le Prophète r a dit : «Dieu a donné l'exemple ; celui d'une voie de rectitude. Sur les bords de la voie, deux murs ayant des portes ouvertes. Sur les portes, des rideaux pendants. Devant la porte de la voie, un invitant qui dit : "O gens, entrez tous dans la voie et ne louvoyez pas ! "Et un (autre) invitant au-dessus de la voie : si un homme veut ouvrir quelque chose de ces portes-là, il lui dit : "Malheur à toi ! Ne l'ouvre pas ; si tu l'ouvres, tu t'y engouffres."» Ainsi donc, la voie c'est l'Islam, les deux murs ce sont les normes de Dieu, les portes ouvertes ce sont les interdits de Dieu, l'invitant à l'entrée de la voie c'est le Livre de Dieu, l'autre invitant c'est le prêcheur de dieu dans le for intérieur de chaque Musulman. Si on demande comment le croyant demande la guidance en tout temps de prière alors qu'elle le distingue, la réponse sera ainsi : L'adorateur a en tout moment besoin de Dieu pour être maintenu, affermi dans la guidance : Vous qui croyez, croyez en Dieu et en Son Envoyé. Ce qui est visé par cela c'est la constance et l'assiduité dans les oeuvres déterminées à cet effet. Le seg. La voie de ceux que Tu as gratifiés est l'explicitation de la voie de rectitude Quant aux gratifiés, ce sont ceux qui ont été cités dans ce verset. car obéir à Dieu et à Son Envoyé, c'est rejoindre ceux que Dieu a gratifiés : prophètes, hommes de vérité, martyrs et justifiés. Oh ! La compagnie excellente. Selon Ibn Abbâs, ceux que as gratifiés sont ceux que Dieu a gratifiés d'obéissance et d'adoration, c.-à-d. les anges, les prophètes, les hommes véridiques, les chahîds et les saints. Selon Ar-Rabî' b. Anas, ce sont seulement les prophètes. Selon Ibn Jurayj et Mujâhid, ce sont les croyants. Mais l'exégèse d'Ibn Abbâs est plus globale, plus générale. Le seg. Non (celle) des réprouvés, non plus que de ceux qui s'égarent, qui est coordonné au précédent, veut dire : Guide-nous sur la voie de rectitude de ceux que Tu as gratifiés, c.-à-d. les définis précédemment, non sur la voie des réprouvés qui connaissent la Vérité mais s'en détournent, non plus sur la voie des égarés qui ont perdu la connaissance, se démènent dans l'errance sans pouvoir bien se guider, c.-à-d. la voie des Juifs et celle des Chrétiens. La voie des croyants englobe aussi bien la connaissance de la Vérité que le fait de se conformer à elle. Les Juifs ont perdu cette conformité et les Chrétiens cette connaissance. C'est pourquoi les premiers sont frappés de réprobation et les seconds atteints d'égarement : Celui que Dieu maudit, fit encourir Sa colère ; Ne suivez pas les passions d'un peuple qui jadis s'est égaré, en égara d'autres en grand nombre et perdit le droit chemin. En outre, il est rapporté que `Ady b. Hâtim a dit : «J'ai interrogé L’Envoyé rsur ce verset et il m'a dit : " non (celle) des réprouvés : ce sont les Juifs ; non plus que de ceux qui s'égarent : ce sont les Chrétiens. "» Enfin, il est préférable à celui qui récite le Prologue de conclure par amine qui Signifie : "Dieu, donne Ton assentiment". Selon Abu Hurayra, « quand l'Envoyé r terminait par non (celle) des réprouvés, non plus que de ceux qui s'égarent, il disait rpremière rangée (d'orants) l'entendait. » Peut-il y avoir mieux que la gratitude reçue de Dieu (ceux que Tu as gratifiés) ? Evidemment, Dieu est Lui seul qui détient la guidance et l'égarement : Quiconque Dieu égare, ne trouvera point de guide Les tenants de la prédestination se trompent quand ils disent que les adorateurs choisissent eux-mêmes leur voie. Ils défendent cette nouveauté en prenant pour Prétexte les versets non péremptoires (mutachâbihât), tout en ignorant les versets péremptoires qui sont clairs, parfaitement compréhensibles.

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

ســـورة الـــبـــقـــرة

Sourate II- La Vache

médinoise; 286 versets

Quelques propos sur les mérites de la Vache

Selon Abu Hurayra, l'Envoyé ra dit : «Ne laissez pas vos maisons devenir des tombes. La maison dans laquelle se récite la sourate de la Vache, le démon n'y entre pas.» Selon Sahl b. Sa'd, l'Envoyé ra dit : «Toute chose a une protubérance. Celle du Coran c'est la Vache. Que l'un la récite une nuit dans sa maison, le diable n'y entre pas pendant trois jours. » Selon Abu Hurayra, l'Envoyé rreçut une nombreuse délégation : il examina alors chacun sur ce qu'il savait du Coran. Parvenu à un homme qui était le plus jeune, il lui dit : «Qu'est-ce que tu as avec toi, Un tel ? - J'ai avec moi telle chose et telle chose et la sourate de la Vache, dit le jeune homme. -Tu as avec toi la sourate de la Vache ? - Oui. -Va, lui dit le Prophète r, tu es leur émir.» Selon Abu Amâma, l'Envoyé ra dit : «Récitez le Coran, parce qu'il intercède le Jour de la résurrection à ceux qui le récitent ; récitez les deux Illuminantes (la Vache et la Famille de `Imrân ), parce qu'elles arrivent le Jour de la résurrection comme deux nuages ou comme deux nuées d'oiseaux en ordre, pour argumenter en faveur de ceux qui les ont récitées.» Ensuite, il a dit : «Récitez la Vache, parce que sa prise est une bénédiction, son abandon un regret. De plus, les sorciers ne peuvent rien contre elles.» Selon an-Nuwâs b. Sam'ân, le Prophète ra dit : «Le Jour de la résurrection on amènera le Coran et ceux qui s'y conformaient, ainsi qu'à leur tête la sourate de la Vache et la sourate de la Famille de `Imrân.»

بـــســـم الله الـــرحـــمـــن الـــرحـــيـــم

 

الم (1)   ذَلِكَ الْكِتَابُ لا رَيْبَ فِيهِ هُدًى لِلْمُتَّقِينَ(2)

 

Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricordieux

 

* Alif Lâm Mîm (1)  Voilà l'Ecrit, sur lequel il n'y a pas de doute, en guidance à ceux qui se prémunissent (2)  

 

Alif Lâm Mim : Les exégètes divergent au sujet des lettres se trouvant au début des sourates. Selon certains, Dieu s'est réservé l'exclusivité de la connaissance de ces lettres : ainsi ils n'en ont pas fait l'exégèse (par exemple al-Qurtuby, dans son Exégèse). D'autres en donnent des interprétations différentes. Donc, ces lettres sont les noms des sourates (c'est l'avis de la majorité - Az-Zamakhchary) ; elles sont le début du nom et des attributs de Dieu : le alif est la clef du nom Allah (Dieu), le lâm est la clef de Latîf (le Subtil), le mîm est la clef de Majîd (le Glorieux). En outre, ces lettres sont une démonstration du caractère inimitable du Coran : les créés sont incapables d'en faire de même (al-Mubrad, al-Farâ', az-Zamakhchary, Ibn Taymiya, Abu al-Hajjâj). Az-Zamakhchary voit en elles un défi, ainsi qu'une réprimande (à l'adresse des dénégateurs). Il constate aussi qu'elles sont en nombres déterminés : une seule lettre (çâd), deux lettres (hâ mîm), trois lettres (alîf lâm mim) , quatre lettres (alif lâm mim çad), cinq lettres (kâf hâ yâ `aÿn çâd) et pas plus, parce que les modes de la langue arabe se construisent ainsi.Le seg. voilà l'Ecrit : voici ce Livre (Ibn Abbâs). Les Arabes emploient indiffére-

mment les démonstratifs. l'Ecrit : c'est le Coran. Ainsi donc, ce seg. Veut dire que ce Livre, qui est le Coran, est descendu sans aucun doute de la part de Dieu : La descente de l'Ecrit, que nul doute n 'entache, procède du Seigneur des univers. Selon certains savants, ce seg. est une information dont la teneur réside dans la prohibition de douter du Coran. Et puis, la guidance est propre à ceux qui se prémunissent : «Il est pour les croyants guidance et guérison.» ; De Coran, Nous ne faisons descendre que ce qui apporte aux croyants guérison, miséricorde. D'autres versets encore montrent que, grâce au Coran, le bien est attribué aux croyants. Parce que le Coran est en lui-même guidance, laquelle guidance ne peut être acquise que par les vertueux : une guidance et une miséricorde pour les croyants. Le seg. en guidance à ceux qui se prémunissent : en lumière à ceux qui se prémunissent (as-Suddy). Ibn Abbâs : ceux qui se prémunissent sont les croyants qui se  prémunissent de l'associance et se conforment aux obéissances de Dieu. Al‑Hasan al-Baçry : ce sont ceux qui se prémunissent de ce qui leur est interdit et qui accomplissent ce qui leur est dicté. Qatâda : ce sont ceux qualifiés par ce verset . Qui croient à l'invisible, accomplissent la prière.  La guidance s'emploie dans le sens de foi (croyance) qui se stabilise dans le cœur.Mais cela ne peut se produire dans le cœur des gens que grâce à la volonté de Dieu : Tu ne guides pas, toi, ceux que tu aimes ; Les guider ne t'incombe point ; Quiconque Dieu égare, ne trouvera point de guide. Elle s'emploie aussi dans le sens d'explicitation du vrai : - même si c'est toi qui effectivement guides - sur une voie de rectitude ; tout peuple doit avoir un guide ; Quant à ceux de Thamûd, Nous les avons guidés, mais ils préférèrent l'aveuglement à la guidance. Umar a interrogé Ubay b. Ka'b sur ce que signifie le "fait de se prémunir". - «N'as-tu pas pris un chemin plein d'épines ? -Si. - Et qu'est-ce que tu as fait ? Je me suis retroussé et j'ai fait effort.- C'est cela "le fait de se prémunir", conclut Ubay.»

 

الَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِالْغَيْبِ وَيُقِيمُونَ الصَّلاةَ وَمِمَّا رَزَقْنَاهُمْ يُنْفِقُونَ (3)  

 

* Qui croient à l'invisible, accomplissent la prière et de ce que Nous leur attribuons font dépense (3)  

 

Dans la langue, le terme de "croyance" se dit quand c'est le fait d'accorder créance sincère : il croit en Dieu, il donne créance aux croyants ; Aussi bien ne nous  crois-tu pas, même si nous disons la vérité , Il s'emploie aussi conjointement avec les actions salutaires : exception faite de ceux qui croient, effectuent les œuvres salutaires , Mais lorsque ce terme est employé dans l'absolu, la croyance exigée ne peut être qu'avec la foi, en paroles et en actes (ach-Châfi'y, Ahmad, etc.). Selon cet avis, la croyance, qui est parole accompagnée d'action, augmente et diminue. Selon d'autres exégètes, la croyance signifie la crainte : Tandis que ceux qui craignent leur Maître dans le mystère ... Ainsi, la crainte est considérée comme étant le résultat de la croyance et de la connaissance : mais seuls craignent Dieu, parmi Ses adorateurs, ceux qui connaissent ,L'invisible : c'est croire en Dieu, Ses anges, Ses Livres, Ses envoyés, Son Jardin, Sa rencontre et la vie après la mort (Abu al-'Aliya) ; c'est ce qui est invisible aux yeux des hommes, (c.-à-d.) les choses du Jardin, les choses du Feu et ce qui est cité dans le Coran (Ibn Abbâs, Ibn Mas'ûd). `Atâ' : «Celui qui croit en Dieu croit en l'invisible. » Ibn Mas`ûd : «La cause de Mohammed r est claire pour qui la voit. Par Dieu ! personne ne croit jamais d'une croyance meilleure que la croyance en l'invisible.» Puis il a récité qui croient à l'invisible ...ceux-là sont les triomphants. Abu Jum`a rapporte aussi ceci : « Nous avons soupé avec l'Envoyé r. Abu Ubayda b. al‑Jarrâh, qui était avec nous, a dit : "O Envoyé de Dieu, est-ce qu'il y en a qui sont mieux que nous ? Nous avons cru à l'Islam avec toi, nous avons combattu avec toi. - Oui, a répondu le Prophète r, des gens viendront après vous et croiront en moi sans m'avoir vu."»  Le seg. accomplissent la prière : accomplissent le rukû'l  , le sujûd, ainsi que la récitation, le recueillement (Ibn Abbâs) ; c'est le fait de perpétuer la prière dans ses heures fixes, ses ablutions, son : (le rukû'l  `et son sujûd incliner et prosterner que pour Dieu) (Qatâda). Le seg. et de ce que Nous leur attribuons font dépense : c'est l'aumône légale qu'on fait sur ses biens (Ibn  Abbâs) ; c'est la dépense de l'homme en faveur de sa famille (d'autres compagnons du Prophète)r. Cela a été avant la descente du verset de l'aumône légale. Qatâda : «Faites dépense de ce que Dieu vous donne. Ses biens vont s'avarier. Et puis, o Fils d'Adam, ce sont des dépôts chez toi, et tu es sur le point de t'en séparer. » Ibn Jarîr, quant à lui, choisit l'avis qui dit que ce seg. est général à l'aumône et aux dépenses. Il est à remarquer que Dieu cite fréquemment ensemble la prière et la dépense sur les biens. La prière, ainsi que Son adoration, est un droit de Dieu. Elle comprend la déclaration permanente de Son unicité, Sa louange, Sa glorification, Son invocation, le fait de s'en remettre à Lui. La dépense, c'est la bienfaisance envers les créatures : les premiers à en bénéficier sont d'abord les proches, puis viennent les étrangers. Toutes les dépenses exigées et l'aumône légale imposée sont incluses dans ce seg. :et de ce que Nous leur attribuons font dépense .

وَالَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِمَا أُنْزِلَ إِلَيْكَ وَمَا أُنْزِلَ مِنْ قَبْلِكَ وَبِالآخِرَةِ هُمْ يُوقِنُونَ(4)  

et qui croient à ce qui a été descendu sur toi et à ce qui fut descendu avant toi, et ont certitude, eux, de la dernière vie (4)  

 

Ibn Abbâs : et qui accordent créance à ce que tu as apporté de Dieu et à ce que les autres envoyés avaient apporté aussi, sans discrimination aucune entre tous les envoyés, et sans récuser ce que ces envoyés ont  apporté de leur Maître. Le seg. et ont la certitude, eux, de la vie dernière : et sont certains de l'avènement de la résurrection, du Jardin, du Feu, du Jugement et de la Balance. On appelle ainsi la vie dernière parce qu'elle vient après la vie de l'ici-bas. Quant à l’identification des qualifiés dans ce seg, les exégètes nous en donnent trois avis. D’abord, les qualifiés en premier lieu sont les mêmes qualifiés en second lieu c.-à-d. tous les croyants (les croyants des arabes et les croyants des gens du livre).  Selon le deuxième avis, les qualifiés sont les Gens du Livre : ainsi le et coordonne les qualifications mentionnées dans le verset, comme dans le verset . Exalte la transcendance du nom de ton Maître, le Très-Haut, Lui qui créa, équilibra, Lui qui proportionna, guida. Enfin, selon le dernier avis, les qualifiés en premier lieu désignent les croyants des Arabes et les qualifiés en second lieu, par le seg. et qui croient à ce qui a été descendu sur toi et à ce qui fut descendu avant toi sont les croyants des Gens du Livre. Cet avis a été adopté par Ibn Jarîr qui s'appuie sur : Parmi les Gens du Livre, il en est qui croient en Dieu et en ce qui est sur vous descendu, comme en ce qui est descendu sur eux ; Ceux à qui Nous avons jadis apporté l'Ecriture, ceux-là croient au message, quand on le récite à leur intention, ils disent : «Nous y croyions déjà. C'est là le Vrai, venant de notre Maître. Dès avant (ce dernier message) nous étions de Ceux-qui-se-soumettent» Selon l'avis de Mujâhid, qui est évident, la sourate de la Vache contient quatre versets pour qualifier les croyants, deux pour qualifier les dénégateurs et treize pour qualifier les hypocrites : par conséquent, ces quatre versets s'appliquent à tout croyant qui s'y conforme, qu'il soit arabe, non arabe ou un des Gens du Livre, humain ou djinn. Car l'une des qualifications ne peut être valable sans l'autre : croire en l'invisible n'est valable qu'en croyant à ce qui est apporté par l'Envoyé ret à ce qui fut apporté par les autres envoyés et en ayant la certitude à la vie dernière : Vous qui croyez, croyez en Dieu et en Son Envoyé et à l'Ecrit qu'il fait descendre sur Son Envoyé et à l'Ecriture que jadis Il a fait descendre ; Dites, par exemple : «Nous croyons à la descente sur nous opérée, à la descente sur vous opérée. Notre Dieu ne fait qu'un avec le vôtre... » ; L'Envoyé a cru en ce qui est sur lui descendu de son Maître, ainsi que les croyants. Tous ont cru en Dieu, en Ses anges, en Ses Ecritures, et en Ses envoyés. Nous ne faisons aucune différence entre Ses envoyés

أُولَئِكَ عَلَى هُدًى مِنْ رَبِّهِمْ وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ(5)  

* Ceux-là suivent la guidance de leur Maître, ceux-là sont les triomphants (5)  

 

Autrement dit : Ceux-là (ceux qui se conforment aux qualifications précédentes), suivent la guidance de leur Maître (suivent la lumière, l'évidence venant de Dieu), ceux-là sont les triomphants (triomphent dans la vie de l'ici-bas et la vie dernière). Le seg. suivent la guidance de leur Maître : suivent la lumière venue de leur Maître et se conforment à ce qu'il leur a envoyé (Ibn Abbâs). Le seg. ceux-là sont les triomphants : ceux-là sont ceux qui trouveront ce  dont ils sont en quête, et se délivreront du mal de ce qu'il fuient

إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا سَوَاءٌ عَلَيْهِمْ ءَأَنْذَرْتَهُمْ أَمْ لَمْ تُنْذِرْهُمْ لا يُؤْمِنُونَ (6)  

 

 * Ceux qui dénient leur est égal que tu leur donnes l'alarme ou non : ils ne croient pas (6)  

 

Ceux qui couvrent la Vérité et la cachent, que tu leur donnes l'alarme ou que tu ne la leur donnes pas, cela leur est égal : ils ne croiront pas en ce tu leur apportes : Ceux sur qui s'avère la parole de ton Maître ne croient pas, même si chaque signe leur advient, et ce jusqu'à ce qu'ils voient le châtiment de douleur. Ainsi donc il n'y a pas de bonheur à qui Dieu prédestine l'infortune, il n'y a pas de guidance à qui Dieu écrit la perdition. Alors, ne sois pas triste pour eux, transmets-leur le Message ; celui qui répond favorablement aura large grâce et celui qui se détourne t'importe peu : à toi la communication seuls incombe, et à Nous le compte. Selon Ibn Abbâs, l'Envoyé r tenait énormément à ce que tous les hommes croient et suivent la guidance : Dieu l'informa alors que ne croirait que celui à qui Dieu avait écrit le bonheur dans le Rappel premier, et ne s'égarait que celui à qui Dieu avait écrit l'infortune dans le Rappel premier. Le seg. ils ne croient pas : ils sont dénégateurs dans les deux cas. Le seg. Confirme ce qui précède

خَتَمَ الله ُ عَلَى قُلُوبِهِمْ وَعَلَى سَمْعِهِمْ وَعَلَى أَبْصَارِهِمْ غِشَاوَةٌ وَلَهُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ (7)  

 

* Dieu leur a scellé le cœur et l'ouïe : leurs regards sont aveuglés d'un voile ; il leur est réservé un grand châtiment (7 )  

Le seg. Dieu leur a scellé le cœur et l'ouïe : leurs regards sont aveuglés d'un voile veut dire qu'ils ne voient pas de guidance, n'entendent pas, ne comprennent pas et ne raisonnent pas. Selon Mujâhid, le cœur des dénégateurs est scellé sous-entend que les péchés se fixent dans leur cœur si bien qu'ils l'entourent complètement. En outre,

Il donne la métaphore du scellage de leur cœur, en raison de leur dénégation : Non pas! Seulement Dieu y posa le sceau de la dénégation. Selon Ibn Jarîr, certains disent que le seg. Dieu leur a scellé le cœur veut dire que

Dieu nous informe sur l'orgueil des dénégateurs et leur refus d'entendre la Vérité à laquelle ils sont appelés. Comme on dit, telle personne est sourde à ce qu'on lui dit, quand elle refuse d'entendre. Mais cela est inexact dans ce verset, puisque c'est Dieu qui nous informe qu'Il a scellé aux dénégateurs le cœur et l'ouïe. En outre, la Tradition jette une lumière qui montre ce qui est juste. En effet, il est rapporté que le Prophète r a dit : «Si le croyant commet un péché, un point noir s'installe dans son cœur. S'il s'en repent, s'en décolle, se blâme, son cœur se récure. Mais s'il en rajoute, le point noir augmente, si bien qu'il domine son cœur. C'est cela dont parle Dieu :non pas ! mais leur cœur s'est souillé de leurs propres acquis.» Donc, l'Envoyé r informe que si les péchés se succèdent sur le cœur, celui-ci se ferme, permettant ainsi l'arrivée du scellage décidée par Dieu. Et alors la croyance n'y trouvera plus d'issue, non plus que la dénégation n'y trouvera d'échappatoire.

 

وَمِنَ النَّاسِ مَنْ يَقُولُ ءَامَنَّا بِالله ِ وَبِالْيَوْمِ الآخِرِ وَمَا هُمْ بِمُؤْمِنِينَ(8) يُخَادِعُونَ الله َ وَالَّذِينَ ءَامَنُوا وَمَا يَخْدَعُونَ إِلا أَنْفُسَهُمْ وَمَا يَشْعُرُونَ (9)  

* Parmi les gens il en est qui disent Nous croyons en Dieu et au Jour dernier.», alors qu'ils ne sont pas croyants (8)  Ils cherchent à berner Dieu et ceux qui croient, mais ils ne trompent qu'eux-mêmes, et n'en sont pas conscients

 

Ici, Dieu commence par montrer ce qu'il en est réellement des hypocrites. Ces derniers manifestent la croyance, tout en dissimulant la dénégation au fond d'eux‑ mêmes. Comme leur vérité est difficile à être vue des croyants, Dieu s'étend sur le sujet, dans plusieurs sourates (Sourate التّوبت. le Repentir, Sourate النُّور La Lumière  Sourateالمنافقون Les Hypocrites.), afin de les faire connaître. Donc, l'hypocrisie se définit ainsi : manifester le bien tout en dissimulant le mal. Et puis, il y a plusieurs catégories d'hypocrisie :l'hypocrisie idéologique qui conduit en Enfer et celle pratique qui est définie comme le plus grave des péchés. Chez l'hypocrite, la parole contredit l'action, et le dissimulé l'apparent. Les traits caractéristiques des hypocrites ont été révélés dans les sourates médinoises, car à la Mecque, il n'y avait pas d'hypocrisie mais plutôt de la dénégation. Par ailleurs, Dieu attire l'attention sur les traits distinctifs des hypocrites, pour que les croyants ne se leurrent pas et pour qu'il n'y ait pas de corruption généralisée. Le seg . Parmi les gens il en est qui disent : «Nous croyons en Dieu et au Jour dernier.» : les hypocrites disent cela du bout des lèvres seulement. Ailleurs, il est dit Quand les  hypocrites te sont venus, ils ont dit Nous témoignons que tu es l'envoyé de Dieu.» : ils disent cela quand ils viennent à toi seulement. Le seg. alors qu'ils ne sont pas croyants dénonce leur fausse croyance. Ailleurs, le seg. et Dieu témoigne que les hypocrites, pour sûr, ne font que mentir dément leur attestation déclarée. Le seg. Ils cherchent à berner Dieu et ceux qui croient: ils cherchent à tromper Dieu et les croyants, par la manifestation de la croyance et la dissimulation de la dénégation. Ignorants qu'ils sont, ils pensent berner ainsi Dieu, et que cela leur sera inutile auprès de Lui. C'est pourquoi il est dit mais ils ne trompent qu'eux-mêmes, et n'en sont pas conscients .

فِي قُلُوبِهِمْ مَرَضٌ فَزَادَهُمُ اللَّهُ مَرَضًا وَلَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ بِمَا كَانُوا يَكْذِبُونَ (10)  

* Dans leur cœur il y a une maladie : Dieu leur a ajouté une maladie ; il leur est réservé un châtiment douloureux, pour leurs mensonges (10)   

 

Le seg.Dans leur cœur il y a une maladie : dans le cœur il y a de la suspicion. Le seg. Dieu leur a ajouté une maladie : Dieu leur a ajouté de la suspicion. Ibn Abbâs : La maladie dont il s'agit est l'hypocrisie. Abdarrahmân b. Aslam : Cela est une maladie qui touche la foi, non une maladie qui atteint le corps. Donc, la maladie dont parle le verset est la suspicion qui investit les hypocrites à propos de l'Islam. Le seg. Dieu leur a ajouté une maladie : Dieu leur a ajouté de l'opprobre :Eh bien ! ceux qui croient, elle les grandit dans la foi ils s'en épanouissent, tandis que ceux au cœur malade, elle les grandit dans la souillure . Il leur a ajouté un mal à un mal, un égarement à un égarement. Le seg. Il leur est réservé un châtiment douloureux, pour leurs mensonges : ils auront le châtiment qu'ils méritent, parce qu'ils sont des menteurs et dénient l'existence de l'invisible. D'autre part, s'agissant de la vie "normale" que vécurent les hypocrites contemporains du Prophète r, sa justification se trouve dans ce hadith du Prophète r : «Je déteste que les Arabes disent que Mohammed tue ses compagnons.» Ach‑ Châfi'y donne une autre raison qui, selon lui, empêcha l'Envoyé r de tuer les hypocrites :ils manifestaient leur islam. A cet effet, il est rapporté que l'Envoyé r a dit : «J'ai reçu ordre de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils disent il n'y de dieu que Dieu. S'ils la disent, ils sauvegardent leur sang et leurs biens, en dehors de ce qui est de droit, et ainsi leur jugement dépend deDieu.»Par  conséquent la proclamation de la formule du monothéisme entraîne formellement l'application des règles de l'Islam. Donc, si l'individu qui la proclame y croit vraiment, il trouvera bonne rétribution dans la vie dernière, mais s'il n'y croit pas, elle ne lui sera d'aucune utilité : les hypocrites appellent (les élus) : «N'étions -nous en votre compagnie ? -Mais si ! répondent les autres, seulement vous vous êtes laissé tenter, vous avez machiné, douté, vos impulsions vous dupés j’usqu’à ce que vînt l’ordre de dieu 

 

وَإِذَا قِيلَ لَهُمْ لا تُفْسِدُوا فِي الارْضِ قَالُوا إِنَّمَا نَحْنُ مُصْلِحُونَ(11) أَلا إِنَّهُمْ هُمُ الْمُفْسِدُونَ وَلَكِنْ لا يَشْعُرُونَ (12)   

 

* Lorsqu'on leur dit : «Ne faites pas dégât sur la terre.», ils répondent : «Au contraire, nous sommes des conciliateurs(11) sauf qu'ils sont bien, eux, les faiseurs de dégât, mais ils n'en ont pas conscience (12)  

 

Selon as-Suddy, qui se réfère à Ibn Mas`ûd, cette parole divine concerne les hypocrites ; le dégât sur la terre est la dénégation, ainsi que la désobéissance à Dieu. Le seg. Ne faites pas dégât sur la terre : ne commettez pas de désobéissance sur la terre (Abu al-Aliya). Le dégât qu'ils font est donc de la désobéissance, et celui qui désobéit à Dieu ou ordonne une désobéissance à Lui, commet du dégât sur la terre. Le bon état du ciel est de la terre sont tributaires de l'obéissance à Dieu. Mujâhid : Lorsqu'ils se livrent à la désobéissance et qu'on leur dit : «Ne faites pas telle chose, ne faites pas telle autre chose. », ils rétorquent : «Au contraire, nous sommes sur la bonne voie des conciliateurs. » Ibn Jarîr : Les gens d'hypocrisie sont des faiseurs de dégât sur la terre par leur désobéissance à Dieu, leur acharnement sur Ses interdits, leur abandon de Ses obligations, leur suspicion sur Sa religion et leurs actions de berner les croyants. Ils pensent ainsi être des réformateurs, des conciliateurs. Avec leur apparence de croyants, ils bernent les croyants (dotés de) leur vérité foncière, ils s'allient avec les dénégateurs contre les croyants. S'ils se suffisaient à leur apparence, leur mal serait moins dangereux. C'est pourquoi il est dit Lorsqu'on leur dit : «Ne faites pas dégât sur la terre.», ils répondent : «Au contraire, nous sommes des conciliateurs.», c.-à-d. nous voulons flatter le parti des croyants et celui des dénégateurs, s'entendre avec les uns et les autres. Le seg. Au contraire, nous sommes des conciliateurs : nous voulons concilier les deux parties que sont les croyants et les gens du Livre (Ibn Abbâs). Le seg. sauf qu'ils sont bien, eux, les faiseurs de dégât, mais ils n'en ont pas conscience : ce que les hypocrites prétendent est en fait le djg;t en soi mais ils n'en ont pas conscience par ignorance

وَإِذَا قِيلَ لَهُمْ ءَامِنُوا كَمَا ءَامَنَ النَّاسُ قَالُوا أَنُؤْمِنُ كَمَا ءَامَنَ السُّفَهَاءُ أَلاَ إِنَّهُمْ هُمُ السُّفَهَاءُ وَلَكِنْ لاَ يَعْلَمُونَ(13)

 

* Lorsqu'on leur dit : «Croyez comme les autres croient.», ils répondent : «Nous croirions, nous, comme croient les stupides ?», sauf qu'ils sont bien, eux, les stupides, mais ils ne le savent pas (13)

 

Le seg. Croyez comme les autres croient : croyez comme les gens qui croient en Dieu, Ses anges et Ses envoyés, à la résurrection, au Jardin, au Feu, et qui se conforment aux prescriptions divines. Le seg. Nous croirions, nous, comme croient les stupides ? est un propos dit par les hypocrites, qui vise les compagnons du Prophète r, et qui signifie qu'ils dédaignent devenir leurs égaux en croyance.

 

وَإِذَا لَقُوا الَّذِينَ ءَامَنُوا قَالُوا ءَامَنَّا وَإِذَا خَلَوْا إِلَى شَيَاطِينِهِمْ قَالُوا إِنَّا مَعَكُمْ إِنَّمَا نَحْنُ مُسْتَهْزِئُونَ(14)اللهُ يَسْتَهْزِئُ بِهِمْ وَيَمُدُّهُمْ فِي طُغْيَانِهِمْ يَعْمَهُونَ(15)

* Quand ils rencontrent ceux qui croient, ils disent : «Nous croyons.», et quand ils s'isolent avec leurs démons, ils disent : «Nous sommes avec vous. Nous  ne  parlions que par dérision (14)Dieu les  prend  en  dérision, Il leur fait fourniture : dans leur démesure ils sont aveuglés (15)

 

Autrement dit : Quand ces hypocrites rencontrent les croyants, ils leur disent du bout des lèvres seulement qu'ils croient en Dieu et qu'ils sont leur alliés. Le seg. Et quand ils s'isolent avec leurs démons : quand ils se retirent et se retrouvent seuls avec leurs chefs, leurs présidents en associance et en hypocrisie, leurs présidents d'entre les rabbins juifs ; quand ils se retrouvent avec leurs présidents en dénégation (Ibn Mas'ûd) ; quand ils se retrouvent avec leurs compagnons juifs qui leur demandent de démentir, de contredire le message du Prophète (Ibn Abbâs) ; quand ils se retrouvent avec leurs compagnons hypocrites et associants (Mujâhid) ; quand ils se retrouvent avec leurs présidents et leurs dirigeants en associance et en malfaisance (Qatâda). Ibn Jarir dit que le démon peut être un humain, un djinn, en s'appuyant sur : les satins des humains et des djinns, les uns soufflant aux autres des joliesses de langage, en pure illusion.Le seg. Nous sommes avec vous : nous suivons la même chose que vous. Le seg. Nous ne parlions que par dérision : nous nous moquons d'eux, nous nous jouons d'eux (les compagnons du Prophète) Le verset .Dieu les prend en dérision, Il leur fait fourniture : dans leur démesure ils sont aveuglés vient en réponse aux méfaits des hypocrites. Le seg. Dieu les prend en dérision, il leur fait fourniture : Dieu se moque d'eux, par vengeance, Il leur dicte (Ibn Abbâs). Selon Mujâhid, la deuxième partie veut dire que Dieu leur ajoute, comme Sa parole : S'imaginent-ils que ce que Nous leur dispensons de richesses et de fils ne soit de Notre part que façon de hâter pour eux les biens (éternels) ? Mais non ! ils n'ont pas conscience. Ibn Jarîr : Dieu informe qu'il fera ainsi des hypocrites le Jour de la résurrection : au Jour où les hypocrites hommes et femmes diront aux croyants Attendez-nous, laissez-nous allumer à votre lumière D'autres exégèses pensent que la dérision divine est Sa remontrance qui s'abattra sur les hypocrites. D'autres encore disent : Sa parole Dieu les prend en dérision, et Sa parole Les hypocrites cherchent à abuser Dieu : c'est Lui qui les abuse!, et Sa parole ils ont oublié Dieu, au point qu'Il les oublie et leurs semblables sont une information divine signifiant que Dieu punira les hypocrites de la même manière dont ils ont fait usage la rétribution d'une action mauvaise l'égalera en mauvaiseté ;Qui vous agresse, agressez-le d'agression équivalente. Enfin, le seg. dans leur démesure ils sont aveuglés :les hypocrites sont désorientés, désemparés dans leur égarement, leur dénégation d'où ils ne peuvent sortir, parce que Dieu leur a scellé le cœur.

 

أُولَئِكَ الَّذِينَ اشْتَرَوُا الضَّلَالَةَ بِالْهُدَى فَمَا رَبِحَتْ تِجَارَتُهُمْ وَمَا كَانُوا مُهْتَدِينَ(16)

 

 * Voilà ceux qui ont acheté l'errance contre la guidance, leur commerce n'a pas gagné et ils ne se sont pas bien guidés (16)    

 

Le seg. Voilà ceux qui ont acheté l'errance contre la guidance : les hypocrites prennent l'errance et délaissent la guidance (Ibn Mas'ûd); ils achètent la dénégation moyennant la croyance (Ibn Abbâs) ; ils croient puis dénient (Mujâhid) ; ils préfèrent l'errance à la guidance (Qatâda). L'avis de Qatâda est très proche de ce que Dieu dit sur les Thamûd : Quant à ceux de Thamûd, Nous les avons guidés, mais ils préférèrent l'aveuglement à la guidance En résumé donc, les hypocrites se sont détournés de la guidance à l'errance, ont opté pour l'errance au prix de la guidance, puisque la suite s'exprime ainsi leur commerce n'a pas gagné et ils ne se sont pas bien guidés . Autrement dit, dans ce marché, leur transaction n'a pas gagné et ils n'étaient pas raisonnables avec leur méfait.

 

مَثَلُهُمْ كَمَثَلِ الَّذِي اسْتَوْقَدَ نَارًا فَلَمَّا أَضَاءَتْ مَا حَوْلَهُ ذَهَبَ الله ُ بِنُورِهِمْ وَتَرَكَهُمْ فِي ظُلُمَاتٍ لا يُبْصِرُونَ (17) صُمٌّ بُكْمٌ عُمْيٌ فَهُمْ لا يَرْجِعُونَ(18)

 

*Leur semblance est celle de qui allume un feu ; quand le feu a éclairé autour de lui,Dieu emporte leur lumière et les abandonne dans les ténèbres, à ne plus rien voir (17)sourdsmuets, aveugles, perdus sans retour ! (18)

 

Dieu les compare dans leur transaction perdante a celui qui allume un feu en pleine nuit : celui-ci voit la flamme illuminer les alentours, profite d'elle en regardant à gauche, à droite, partout. Mais dès l'extinction de la flamme, il se retrouve dans une épaisse obscurité qui le prive de voir et de s'orienter. De plus, il ne peut ni entendre ni parler ni voir ni revenir à la situation où il était. Les hypocrites se trouvent dans la même situation, parce qu'ils ont fait une mauvaise affaire, en échangeant l'errance contre la guidance. Enfin, cette comparaison montre que les hypocrites étaient croyants puis ont dénié. Ar-Râzy:La comparaison est parfaitement juste, parce qu'avec leur croyance ils ont gagné la lumière mais ont ensuite anéanti cette lumière avec leur hypocrisie, plongeant ainsi dans une très grande confusion.Le seg.Dieu emporte leur lumière : Dieu emporte ce qui leur est bénéfique (la lumière) et leur laisse ce qui leur est nuisible (les cendres et la fumée). Le seg. et les abandonne dans les ténèbres : Dieu tes laisse dans leur doute, leur dénégation, leur hypocrisie.Le seg.à ne plus rien voir :  Ils ne se guident à aucun chemin de bien, ni ne le connaissent ;sourds : ils n'entendent aucun bien ; muets : ils ne conversent pas sur ce qui leur est bénéfique ; aveugles : ils sont dans l'égarement :Or, ce ne sont pas les regards qui sont aveugles, mais s'aveuglent les cœurs qui sont dans les poitrines . C'est pour cela qu'ils ne peuvent revenir à leur ancienne situation de guidance. Abdarrahmân b. Zayd : C'est cela la caractéristique des hypocrites. Ils étaient croyants si bien que la croyance illumina leur cœur comme la flamme qui illumine les alentours de ceux qui allument le feu, puis ils ont dénié : alors Dieu leur a enlevé la lumière de la croyance, à la manière de la disparition de la flamme, et les a abandonnés aveugles dans les ténèbres

 

أَوْ كَصَيِّبٍ مِنَ السَّمَاءِ فِيهِ ظُلُمَاتٌ وَرَعْدٌ وَبَرْقٌ يَجْعَلُونَ أَصَابِعَهُمْ فِي ءَاذَانِهِمْ مِنَ الصَّوَاعِقِ حَذَرَ الْمَوْتِ والله مُحِيطٌ بِالْكَافِرِينَ(19) يَكَادُ الْبَرْقُ يَخْطَفُ أَبْصَارَهُمْ كُلَّمَا أَضَاءَ لَهُمْ مَشَوْا فِيهِ وَإِذَا أَظْلَمَ عَلَيْهِمْ قَامُووَلَوْ شَاءَ اللهُ لَذَهَبَ بِسَمْعِهِمْ وَأَبْصَارِهِمْ إِنَّاللهَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ(20)

* Ou bien c'est comme une nuée d'averse dans le ciel, chargée de ténèbres, de tonnerre et d'éclairs ; ils se mettent les doigts dans les oreilles à chaque coup de tonnerre par précaution contre la mort Dieu encercle les dénégateurs (19)L 'éclair manque leur emporter la vue, chaque fois qu'il leur donne de la lumière, ils marchent dedans ; quand il cesse laissant sur eux revenir les ténèbres, ils se figent ; si Dieu voulait, Il leur emporterait l'ouïe et la vue Dieu est Omnipotent (20)

 

C'est là un autre exemple que Dieu donne pour un type d'hypocrites. Ceux-là même qui tantôt voient la Vérité tantôt sombrent dans le doute. Dans leur état critique, leur cœur ressemble à une nuée d'averse dans un ciel chargée de ténèbres, c.‑ à-d. les doutes, la dénégation et l'hypocrisie, de tonnerre, c.-à-d. la peur qui pèse sur le cœur des hypocrites, et d'éclairs , c.-à-d. ce qui provient de la lumière de la croyance et qui brille parfois dans le cœur de ce type d'hypocrites. C'est pourquoi il est dit ils se mettent les doigts dans les oreilles à chaque coup de tonnerre par précaution contre la mort - Dieu encercle les dénégateurs, c.-à-d. leur précaution prise ne leur est d'aucune utilité, parce que Dieu les encercle de Son pouvoir et Sa volonté :T'est-il venu? le récit des armées, de Pharaon, celui de Thamûd ?; mais quoi ! les dénégateurs s'obstinent à démentir, alors qu'à leurs trousses Dieu les assiège. Le seg. L'éclair manque leur emporter la vue : l'éclair risque de les aveugler, à cause de son intensité et de sa puissance conjuguée à la faiblesse de leur clairvoyance et à leur instabilité dans la croyance. Ibn Abbâs dit que leur vue risque d'être emportée à cause de la lumière intense de la vérité. Le seg. chaque fois qu'il leur donne de la lumière, ils marchent  dedans ; quand il cesse laissant sur eux revenir les ténèbres, ils se figent : chaque fois que quelque chose de la croyance surgit à eux, ils reprennent confiance et le suivent ; quand les doutes et les suspicions se proposent à eux, leur cœur sombre dans les ténèbres et ils se figent désemparés. Ibn Abbâs : Les hypocrites connaissent le Vrai. D'après ce qu'ils disent, ils sont sur le droit chemin mais dès qu'ils opèrent un retour sur la dénégation, ils se figent, c.-à-d. ils deviennent désemparés. Ainsi seront-ils le Jour de la résurrection, quand on donnera à chacun la lumière selon sa croyance. Parmi eux, il y en aura qui recevront une lumière servant à éclairer une marche de plusieurs lieues, il y en aura qui tantôt éteindront sa lumière tantôt l'allumeront, il y en aura qui tantôt marchent sur le droit chemin tantôt s'arrêteront, et puis il y en aura qui éteindront complètement sa lumière. A propos des vrais hypocrites, il est dit au Jour où les hypocrites hommes et femmes diront aux croyants : «Attendez-nous, laissez-nous allumer à votre lumière. », il sera dit : «Revenez en arrière de sorte à quêter une lumière !» ; a propos des croyants, il est dit au Jour où tu verras croyants et croyantes, leur lumière aller devant eux et sur leur droite : «Bonne nouvelle pour vous : des jardins de sous lesquels des ruisseaux coulent, et où vous serez éternelsLe seg. si Dieu voulait, Il leur emporterait l'ouïe et la vue: Dieu pouvait bien leur enlever ces sens, parce qu'ils ont abandonné le Vrai après l'avoir connu (Ibn Abbâs). Le seg. Dieu est Omnipotent : Dieu est Capable de punition ou de pardon envers les hommes. Ibn Jarîr : Dieu s'est décrit ici d'omnipotence, pour mettre en garde les hypocrites contre Son impétuosité. En outre, Ibn Jarîr avec de nombreux exégètes pensent que ces deux exemples ont été donnés pour un seul type d'hypocrites. Le ou est dans ce verset un  ou d'inclusion, comme dans le seg. Ou bien c'est comme une nuée d'averse dans le ciel Quant à nous, nous disons : cela serait selon le genre des hypocrites. Car ils sont de types différents et se caractérisent par des conditions et des attributs, comme il est cité dans la sourate du Repentir. Donc, les deux exemples sont donnés pour deux types d'hypocrites, et ils correspondent parfaitement à leurs conditions, leurs attributs. Dieu donne deux exemples dans la sourate de la Lumière, pour deux catégories de dénégateurs (les apôtres et ceux qui suivent) : Tandis que les dénégateurs , leurs actions sont comme le mirage d'un bas-fond. L'assoiffé le prend pour de l'eau, jusqu'au moment d'y parvenir : il y trouve alors que ce n'était rien. Mais il y trouve Dieu recouvrant sur lui Son compte - Dieu est rapide à faire le compte. Ou comme des ténèbres sur une mer profonde.

 

يَاأَيُّهَا النَّاسُ اعْبُدُوا رَبَّكُمُ الَّذِي خَلَقَكُمْ وَالَّذِينَ مِنْ قَبْلِكُمْ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ (21) الَّذِي جَعَلَ لَكُمُ الأَرْضَ فِرَاشًا وَالسَّمَاءَ بِنَاءً وَأَنْزَلَ مِنَ السَّمَاءِ مَاءً فَأَخْرَجَ بِهِ مِنَ الثَّمَرَاتِ رِزْقًا لَكُمْ فَلا تَجْعَلُوا لله ِ أَنْدَادًا وَأَنْتُمْ تَعْلَمُونَ (22)

 

* Humains, adorez votre Maître, qui vous a créés, ainsi que vos devanciers, escomptant que vous vous prémunissiez (21)C'est Lui qui fit pour vous de la terre une couche, du ciel un édifice ; du ciel Il fait descendre de l'eau et par elle fait sortir des fruits qu'Il vous attribue. Ne donnez pas à Dieu d'égaux, maintenant que vous savez(22)

 

Pour montrer qu'il est Unique, Dieu commence par dire qu'Il est le Bienfaiteur des humains, puisqu'il les a créés du néant et les a couverts de Ses bienfaits apparents et cachés, qu'Il leur a fait de la terre une couche

 c.-à-d. qu'elle est bien solide, bien ferme comme les montagnes, du ciel un édifice qui est une voûte : et (avons) fait du ciel un toit préservé. - Alors que de Ses signes eux se détournent !Le seg. du ciel Il fait descendre de l'eau vise les nuages chargés de pluie, laquelle donne les différents produits agricoles pour les hommes et pour le bétail. Ce seg. veut dire que Dieu est le Créateur et le Pourvoyeur qui possède tout. C'est pourquoi il est dit dans la suite : Ne donnez pas à Dieu d'égaux, maintenant que vous savez Donc, Dieu doit être adoré sans aucun associé. A cet effet, il est rapporté qu'Ibn Mas'ûd a dit : «J'ai demandé : "O Envoyé de Dieu, quel est pour Dieu le péché le plus grave ? C'est, dit-il, que tu donnes à Dieu un égal alors que c'est Lui qui t'a créé. " » En outre, il est rapporté un hadith semblable : «Sais-tu quel est le droit de Dieu sur Ses adorateurs ? c'est qu'ils L'adorent sans rien Lui associer.» Selon Ibn Abbâs, aux deux parties, les dénégateurs et les hypocrites, Dieu dit Humains, adorez votre Maître. Donc, ils doivent proclamer que Dieu est l'Unique et qu'Il les a créés, eux et leurs devanciers ; Le seg . Ne dotez pas à Dieu d’égaux : n'associez aucun des égaux qui ne font ni bien ni mal. Le seg. Maintenant que vous savez : il n'y a en dehors de Lui aucun maître qui puisse pourvoir, vous connaissez maintenant que l'appel à Dieu l'Unique apporté par le Prophète rest véridique. Le seg. Ne donnez pas à Dieu d'égaux : ne Lui donnez pas des semblables associés (Abu al-Aliya). Le seg. ne donnez pas à Dieu d'égaux maintenant que vous  savez : vous savez qu'il est l'Unique, dans la Torah et l'Evangile (Mujâhid). Selon al-Hârith, le Prophète r a dit : «Dieu, le Puissant et Transcendant, ordonna à Yahya b. Zakariya de se conformer à cinq mots et d'ordonner aux Fils d Israël de s'y conformer. Peu s'en faut que Yahya retardât la chose. Alors le Christ lui dit : "Tu as reçu ordre de te conformer à cinq mots et d'ordonner aux Fils d Israël de s'y conformer. Ou tu les transmets ou c'est moi qui les transmets ? O frère, répondit Yahya, je crains, si tu me devances, que je subisse châtiment ou que je ne sois rabaissé. "Ainsi, Yahya b. Zakariya rassembla les Fils d'Israël dans le Temple de Jérusalem, si bien que ce dernier se remplit. Il s'assit sur une tribune, louangea Dieu puis dit : " Dieu m'a ordonné de me conformer à cinq mots et de vous ordonner de vous y conformer. Le premier est adorez Dieu sans rien Lui associer, c est à la semblance de celle de qui achète un esclave, de sa propre fortune, en papier ou en or. Cet esclave commence à travailler mais verse le produit à un autre que son seigneur. Qui d'entre vous se réjouit que son esclave soit ainsi ? Dieu vous a créés et vous attribue de Ses bienfaits ; adorez-Le donc sans rien Lui associer. Il vous ordonne la prière : Dieu dirige Sa face vers la face de Son adorateur, tant que celui-ci ne tourne pas la tête. Alors, quand vous priez, ne tournez pas la tête. Il vous ordonne le jeûne : c'est à la semblance de celle de qui a une bourse de musc dans le turban, tout le monde trouve (bon) la senteur du musc, cependant, pour Dieu, la bouche (la haleine) du jeûneur est plus bonne que la senteur du musc. Il vous ordonne 1 'aumône : c'est à la semblance de celle de qui est capturé par l'ennemi, ils lui ligotent le.; mains au cou et l'avancent pour le frapper au cou, alors il leur demande s'ils acceptent qu'il se rachète par le rançonnement. Après quoi, il se met à payer la rançon avec le peu et le prou, jusqu'à l'acquisition de sa liberté. En outre, Il vous ordonne de rappeler beaucoup Dieu : c'est à la semblance de celle de qui est poursuivi par l'ennemi, il s'enfuit dans un fort et s'y retranche. L'homme est plus  immunisé contre le diable s'il rappelle Dieu."» C'est dire que ce verset témoigne sur l'importance de vouer l'adoration à Dieu L'Unique. En effet, si l'on médite sur les êtres existants on mesurera peut-être l’omnipotence et la sagesse du Créateur. A cette question, par exemple : «Qu'est-ce qui prouve l'existence du Maître (des univers) ?», un Bédouin répondait: «Transcendance à Lui ! le crottin est la preuve du chameau, la trace des pieds est la preuve de la marche. Alors ! un ciel plein de constellations, une terre pleine de vallées, des mers remplies de vagues, tout cela ne témoigne-t-il pas de l'existence du Subtil, de l'Informé ?» Selon ar-Râzy, l'imam Mâlik ayant été interrogé par ar-Rachîd sur le même sujet, il donna pour preuves (de l'existence de Dieu) les langues différentes, les sons variés, les nuancés des tons. Abu Hanîfa a aussi été interrogé par des Mazdéens sur le même thème, et il a répondu ainsi : «Epargnez-moi un moment, parce que je suis en train de réfléchir sur un sujet cit .' m'a été communiqué. On m'a dit qu'il existait un navire croulant de différentes marchandises mais n'ayant personne à son bord pour le garder ou le conduire. Il va et vient tout seul, pourfend les énormes vagues, circule où il veut, sans la conduite de personne... -Cela ne peut être dit par quelqu'un de raisonnable ! - Malheur à vous ! reprit-il alors, ces êtres existant dans le monde supérieur et le monde inférieur (...) n'ont-ils pas leur Artisan ? » Surpris par la réponse, ces Mazdéens-là se convertirent à l'Islam. A une question semblable, ach-Châfi'y répondit ainsi : «Ceci est une feuille demûrier qui a un seul goût. On la mange : le ver en donne de la soie, l'abeille en donne du miel, la brebis, la vache, les bestiaux en donnent de la crotte... Pourtant c'est la même chose. » Quant à Ibn Hanbal, il répondit ainsi : «Là, une muraille impénétrable, lisse, qui n'a ni porte ni la moindre ouverture, à l'apparence d'argent blanc et à l'intérieur d'or soyeux. Etant ainsi, voilà que se fissure son mur qui laisse sortir un animal qui entend et qui voit, un animal de belle forme et à la voix admirable. » Cet animal dont parlait l'imam est évidemment le poussin. D'autres exégètes : Qui regarde la voûte céleste et médite sur ses galaxies, leur hauteur, leur immensité, leurs étoiles, petites ou non, immobiles ou non, et observe comment chacune d'elles circule avec cet immense sidéral, en effectuant sa révolution jour et nuit, à une vitesse propre à elle, et regarde ces mers qui entourent le continent de tous côtés, les montagnes enracinées dans la terre pour que ses habitants s'y fixent et y habitent, en dépit de leurs différences de forme et de couleur (...), les rivières qui vagabondent d'un pays à un autre au bénéfice (des hommes, la variété des animaux et des plantes dans une (parfaite) union de la terre et de l'eau ; qui médite sur tout cela, verra que c'est l'œuvre de l'Artisan Omnipotent, Sage, Subtil, Tout miséricorde, Bienfaiteur envers Sa création.

 

وَإِنْ كُنْتُمْ فِي رَيْبٍ مِمَّا نَزَّلْنَا عَلَى عَبْدِنَا فَأْتُوا بِسُورَةٍ مِنْ مِثْلِهِ وَادْعُوا شُهَدَاءَكُمْ مِنْ دُونِ الله ِ إِنْ كُنْتُمْ صَادِقِين َ (23) فَإِنْ لَمْ تَفْعَلُوا وَلَنْ تَفْعَلُوا فَاتَّقُوا النَّارَ الَّتِي وَقُودُهَا النَّاسُ وَالْحِجَارَةُ أُعِدَّتْ لِلْكَافِرِينَ (24)

 

Si vous doutez de ce que Nous faisons descendre sur Notre serviteur, produisez une sourate semblable à ceci, et appelez vos témoins en dehors de Dieu, pour autant que vous soyez véridiques (23)à défaut que vous ne le fassiez, et point vous ne le ferez, prémunissez-vous contre ce Feu qui a pour combustible aussi bien des humains que des pierres, et qui est tout apprêté pour les dénégateurs (24)

 

Après Sa confirmation qu'il n'est de dieu que Lui, Dieu confirme là la prophétie dans Son discours adressé aux dénégateurs Le seg. Si vous doutez de ce que Nous faisons descendre sur Notre serviteur : si vous doutez de ce que Nous révélons au Prophète Mohammed, produisez une sourate semblable à ce qu'il apporte, si vous prétendez que cela vient de quelqu'un d'autre que Dieu, et en cela, demandez l'aide de qui vous voulez : ainsi vous êtes prévenus, vous ne pourrez rien à cela. Ibn Abbâs : "vos témoins" signifie "vos appuis" : autrement dit, appelez vos dieux à l'aide, pour qu'ils vous pourvoient et vous soutiennent. Dieu leur lança le même défi, lorsque le Prophète r était à la Mecque : dis : «Amenez donc de divers Dieu une Ecriture plus propre que ces deux-ci à guider, et suivez-la ; pour autant que vous soyez véridiques.» ; Dis : «Si les hommes et les djinns s'unissaient pour produire un semblable à ce Coran, ils y échoueraient, même en se soutenant les uns les autres.» ; Ou encore disent-ils : «i11'a inventé Dis : «Eh bien ! apportez dix sourates pareilles  à cela, même inventées, par l'invocation de qui vous pourrez hors Dieu, si vous êtes véridiques.» ; Diront-ils quand même : «i11'a combiné.» ? Dis : «Apportez une sourate pareille, invoquez qui vous pouvez en dehors de Dieu, pour autant que vous soyez véridiqueLe seg. produisez une sourate semblable à ceci : produisez une sourate semblable au Coran (Mujâhid, Qatâda). Dans les exégèses, la balance penche pour l'avis disant  que Dieu a défié et les Ignorants et les Gens du Livre, puisque le défi leur a été lancé plusieurs fois, à la Mecque et à Médine. En dépit de leurs sentiments virulents à l'encontre du Prophète r et du Coran, ceux-là demeurèrent impuissants à relever le défi, c'est pourquoi il est dit ici à défaut que vous ne le fassiez, et point vous ne le ferez La négation est éternelle :les dénégateurs ne pourront jamais relever ce défi. C'est là un miracle supplémentaire qui témoigne de la certitude divine qui affirme que ce Coran ne sera jamais égalé.Quiconque médite à ce propos le Coran remarquera son caractère inimitable dans ses richesses apparentes et cachées. Dans son énonciation et dans son signifié, Dieu dit (C'est) un Livre aux versets puissamment structurés, et bien articulés, venu de la part d'un Sage, d'un Informé. En effet, son énonciation et son signifié sont éloquents, de sorte qu'on ne peut pas produire quelque chose d'égal. Il nous informe sur des événements révolus et inconnus, il nous ordonne tout bien et nous prohibe tout mal : La parole de ton Maître s'est parfaite en toute vérité et en toute justice c.-à-d. véridique dans l'information et juste dans les décisions. Donc, le Coran est dans sa totalité vérité, justice, guidance. Il ne contient aucun mensonge, aucune imposture, aucun hasard. On trouve dans ses menaces ce à quoi tremblent les montagnes bien ancrées dans la terre que dire alors des coeurs qui comprennent ! - et dans ses promesses ce qui ouvre le cœur et l'ouïe : Nulle âme ne peut connaître ce qui s'occulte pour eux de fraîcheur des yeux, en récompense de ce qu'ils pratiquaient ; Etes-vous sûrs qu'Il ne va pas abîmer sous vos pieds le flanc de la terre ferme...? Les versets de prescription parlent de tout convenable bénéfique, utile, désiré ; les versets de prohibition signalent tout ce qui est laid, méchant, mesquin, bas. Selon Ibn Mas'ûd et d'autres exégètes, lorsque tu entends Dieu dire dans le Coran ô vous qui croyez laisse tes oreilles écouter, parce que cela est un bien que Dieu ordonne ou un mal qu'Il interdit de faire : il leur ordonne le convenable et leur proscrit le blâmable, leur rend licite les choses bonnes, illicites les pernicieuses, et fait d'eux tomber les pesanteurs et les entraves qui les écrasaient. Les versets de description du Jour de la résurrection parlent du Jardin, du Feu, de ce qui est préparé, pour Ses adorateurs et les dénégateurs, de béatitude et d'enfer, de refuge et de châtiment douloureux : ces versets annoncent la bonne nouvelle mais donnent aussi l'alarme, ils appellent à faire les actions salutaires et à éviter les actions répréhensibles, à la vie de continence et au travail pour la vie dernière, ils guident à la voie de perfection (la voie de rectitude) et proscrit la souillure des cœurs, les turpitudes du diable. L'Envoyé r, rapporte-t-on, a dit : «Tout prophète a reçu ce qui mène les hommes à la quiétude (ou : à croire). Pour ce qui est de mon cas, c'est une Révélation que j'ai reçue de la part de Dieu. Alors, j'espère bien avoir le plus grand nombre d'adeptes le Jour de la résurrection. » Autrement dit : Je me distingue d'eux par ce Coran dont le défi ne peut être relevé par les hommes .Le seg . prémunissez-vous contre ce Feu qui a pour combustible aussi bien des humains que des pierres, et qui est tout apprêté pour les dénégateurs : en ce qui concerne le combustible, c'est tout ce qui alimente le feu, comme le bois : les ennemis de l'équité fournissent du bois à la Géhenne ; Vous et cela que vous adorez en place de Dieu n'êtes que combustibles jetés dans la Géhenne où vous affluez comme à l'abreuvoir. Quant aux pierres, elles sont de soufre, énormes, noires, dures et puantes, ce sont les plus brûlantes des pierres. Selon Ibn Mas'ûd, ces pierres sont des pierres de soufre noir qui se trouvent dans le Feu, et sont destinés au châtiment des dénégateurs. Mujâhid : Ce sont des pierres de soufre plus puantes qu'un cadavre. Un autre avis : Ce sont les idoles qu'on adorait : Vous et cela que vous adorez en place de Dieu n'êtes que combustibles jetés dans la Géhenne. Mais, les pierres dont on parle ici sont citées dans le contexte de feu torride et brûlant qui attend les dénégateurs : toutes les fois qu'elle se relâche Nous la grandissons en flammes . Al-Qurtuby penche pour l'avis qui dit que ce sont les pierres qui sont utilisées pour attiser les flammes du Feu, afin que cela devienne encore plus insupportable aux dénégateurs. Le seg. et qui est tout apprêté pour les dénégateurs : nombre d'imams sunnites s'appuient sur ce seg. pour dire que le Feu existe encore. De nombreux hadiths en parlent : «Le Jardin et le Feu se sont disputés. Le Feu demanda permission à Son Maître puis dit :" Maître, mes parties se mangent. "Alors Il lui permit deux souffles, l'un en hiver et l'autre en été...» Remarque importante : Le seg. produisez une sourate semblable à ceci et le seg. Apportez une sourate pareille s'appliquent à chaque sourate du Coran, longue ou courte, car le contexte montre l'indétermination. Ar-Râzy : Si on récite la parole divine produisez une sourate semblable à ceci, cela concerne la sourate d'al-Kawthar, la sourate d'al-Açr et la sourate des Dénégateurs. Alors que nous savons par nécessité que la production du semblable ou de ce qui s'en rapproche est possible. Au cas où vous dites que la production semblable à ces sourates, qui dépasse la capacité des humains, était une intransigeance..., nous disons (alors) que c'est pour cette raison que nous avons choisi la seconde voie. Si cette sourate atteint c'este stade de caractère inimitable, c'est que l'objectif a été atteint. Mais dans le cas où il n'en était pas ainsi, le refus des dénégateurs de donner des semblables montre bien leur impotence, en dépit de leurs fortes raisons de minimiser la cause du Coran. Selon les deux considérations, l'impotence des dénégateurs est effective. En fait, l'exact est que chaque sourate est inimitable. Selon ach-Châfi'y, si les hommes méditent sur cette sourate, elle leur suffira : Par le temps, l'homme est en perdition, exception faite de ceux qui croient, effectuent les œuvres salutaires, se conseillent mutuellement le bien, se conseillent mutuellement la patience.

 

وَبَشِّرِ الَّذِينَ ءَامَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ أَنَّ لَهُمْ جَنَّاتٍ تَجْرِي مِنْ تَحْتِهَا الأَنْهَارُ كُلَّمَا رُزِقُوا مِنْهَا مِنْ ثَمَرَةٍ رِزْقًا قَالُوا هَذَا الَّذِي رُزِقْنَا مِنْ قَبْلُ وَأُتُوا بِهِ مُتَشَابِهًا وَلَهُمْ فِيهَا أَزْوَاجٌ مُطَهَّرَةٌ وَهُمْ فِيهَا خَالِدُونَ(25)

 

Annonce la bonne nouvelle à ceux qui auront cru, effectué les œuvres salutaires : ils auront des jardins de sous lesquels des ruisseaux coulent. Chaque fois qu'ils auront un fruit en attribution, ils se diront : «C'est celui-là même qui nous a été naguère attribué.», car il leur sera donné tout pareil. Là-bas ils auront des épouses de pureté ; là-bas ils seront éternels(25)

 

Après avoir cité ce qui attendait les dénégateurs comme condamnation et châtiment, Dieu passe aux croyants, pour évoquer la félicité dans laquelle ils iront vivre éternellement, en récompense de leur croyance foncière et de leurs actions salutaires accomplies. Cette dualité de la croyance et de la dénégation, des bienheureux et des malheureux explique la dénomination de "Répétés" qu'on donne au Coran, selon les avis les plus véridiques des exégèses. Quant au thème et à son homologue cités dans le Coran, ils sont appelés "les semblables". Patientons, l'un et l'autre aspect du Coran seront éclaircis, si Dieu le veut. Le seg. ils auront des jardins de sous lesquels des ruisseaux coulent: dans les jardins du Paradis, les ruisseaux coulent sous les arbres et les chambres des récompensés. Il est dit dans la Tradition que ces ruisseaux coulent sans être dans des. Le seg. Chaque fois qu'ils auront un fruit en attribution, ils se diront C'est celui‑ là même qui nous a été naguère attribué.» : ils ont reçu le fruit dans le Jardin. Quand ils l'ont vu, ils ont dit que c'était celui-là même qu'ils avaient reçu en attribution dans l'ici-bas (as-Suddy) ; ce fruit est comme celui de la journée passée (Ikrima); ce fruit fait partie des fruits du Jardin, car ils sont quasiment semblables (d'autres exégètes). Ces exégètes s'appuient sur le seg. Il leur sera donné tout pareil. Yahya b. Abu Khathîr : Les anges disent au bienheureux : «Mange ! la couleur est une mais le goût est différent.» Ibn Jarîr : Les fruits sont identiques en couleur et en aspect mais pas dans le goût. Ikrima : Le fruit du Jardin ressemble à celui de l'ici-bas, cependant le fruit du Jardin est beaucoup plus savoureux. Ibn Abbâs : Il n'y a pas de ressemblance, hormis les noms, entre ce qu'il y a dans le jardin et ce qu'il y a dans l'ici-bas. Le seg. Là-bas ils auront des épouses de pureté : ils auront de épouses purifiées des saletés et des maux (Ibn Abbâs) ; ils auront des épouses purifiées des menstrues, des excréments, de l'urine, du crachat, du sperme, de la grossesse (Mujâhid) ; ils auront des épouses purifiées de tout mal et de tout péché (Qatâda). Le seg. là-bas ils seront éternels montre le bonheur dans sa plénitude : les bienheureux seront éternels à jamais. avec toute cette félicité, dans une résidence sûre. Dieu est Généreux, Miséricordieux.

 

إِنَّ الله َ لا يَسْتَحْيِي أَنْ يَضْرِبَ مَثَلا مَا بَعُوضَةً فَمَا فَوْقَهَا فَأَمَّا الَّذِينَ ءَامَنُوا فَيَعْلَمُونَ أَنَّهُ الْحَقُّ مِنْ رَبِّهِمْ وَأَمَّا الَّذِينَ كَفَرُوا فَيَقُولُونَ مَاذَا أَرَادَ اللهُ  بِهَذَا مَثَلا يُضِلُّ بِهِ كَثِيرًا وَيَهْدِي بِهِ كَثِيرًا وَمَا يُضِلُّ بِهِ إِلا الْفَاسِقِينَ (26) الَّذِينَ يَنْقُضُونَ عَهْدَ اللهِ مِنْ بَعْدِ مِيثَاقِهِ وَيَقْطَعُونَ مَا أَمَرَ الله ُ بِهِ أَنْ يُوصَلَ وَيُفْسِدُونَ فِي الأَرْضِ أُولَئِكَ هُمُ الْخَاسِرُونَ (27)

 

* Dieu n'éprouve aucune gêne à tirer semblance d'un moustique ni de ce qui le dépasse. Quant à ceux qui croient, ils sa vent bien que c'est là le Vrai, venant de leur Maître. Quant aux dénégateurs, ils se demandent : «Qu'est-ce que Dieu peut bien vouloir sous cette semblance Il est vrai que par là Il en égare d'aussi nombreux qu'Il en dirige. Il n'égare par là que les scélérats (26)ceux qui violent leur pacte a vec Dieu après l'a voir conclu, rompent des liens qu il ordonne, ou font dégât sur la terre : ceux-là sont les perdants (27)

 

As-Suddy : Quand Dieu a donné ces deux exemples sur les hypocrites, ces derniers ont argué que Dieu était Très Haut pour qu'Il donnât de tels exemples.C'est pourquoi il fit descendre ces deux versets. Qatâda : Quand Dieu a cité (l'exemple de) l'araignée et (celui des) mouches, les associants se sont interrogés pourquoi l'araignée et les mouches avaient été citées. Alors Dieu a fait descendre Dieu n'éprouve aucune gêne à tirer semblance d'un moustique ni de ce qui le dépasse. Autrement dit, Dieu n'éprouve aucune gêne devant la vérité, quand Il cite (l'exemple de) quelque chose de ce qui est minime ou nombreux. Selon d'autres exégètes, Dieu ne craint pas de donner n'importe quel exemple, de tirer semblance d'une chose, petite ou grande. Le seg. ni de ce qui le dépasse: de ce qui le dépasse en petitesse et en insignifiance (un avis) ; ni de ce qui le dépasse en grandeur, car il n'y a pas de plus insignifiant et de plus petit que le moustique (un autre avis). Les partisans du premier avis s'appuient sur ce hadith : «Si, pour Dieu, l'ici-bas venait à peser (le poids) d'une aile d'un moustique, Il ne désaltérait pas le dénégateur d'une gorgée d'eau.» Les tenants du second avis, entre autres Qatâda et Ibn Jarîr, s'appuient sur ce hadith de l'Envoyé r : «Pour tout Musulman qu'atteint une piqûre d'épine ou plus, il lui est, par cela, inscrit un degré et il lui est, par elle, effacé une faute. » Donc, Dieu a informé qu'Il ne méprisait aucune de ces


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